Ce soir Mogwai joue au Trianon, et la soirée commence très mal par un départ sur les chapeaux de roue car je suis en retard. Du coup, à l’arrivée une file interminable se masse devant l’entrée du théâtre parisien, récemment transformé en salle de concert. Je ne suis pas le seul à être tendu (à cause de mon retard), les vendeurs à la sauvette, ces professionnels de l’arnaque de la dernière chance, sont hargneux, s’invectivent pour une histoire de client (à base de "je l’ai vu en premier"). Je les laisse à leurs négociations avant que ça dégénère et passe l’entrée. Une chose à mettre au crédit Ecossais, ce soir, ils demandent une participation de 5€ à chaque invité, pour reverser aux victimes du séisme au Japon. C’est certainement leurs récents concerts nippons qui ont motivé ce geste, en tout cas leur générosité se devait d’être signalée.
Le Trianon est un lieu magnifique, très beau et l’idée d’y voir se produire Mogwai est alléchante. L’accès aux balcons est un joyeux foutoir, entre le public perdu et peu discipliné, et la sécurité qui filtre pour éviter les débordements sur les balcons déjà bien pleins. Vu d’en haut, la fosse est une mer de cranes. Mes amis me disent que j’ai raté la première partie, bon les principaux protagonistes n’ont pas commencé, c’est déjà ça.
La disposition des musiciens sur la scène est idéale, Barry Burns est en arrière dans un cul de sac de claviers. Le batteur Martin Bulloch est à ses cotés. Sur le devant, les trois guitaristes se partagent l’espace.
Dès les premières notes, le son est comme à leur habitude, d’une clarté incroyable, on peut réellement entendre tous les instruments et leurs finesses mélodiques. Assez rapidement fusent des "plus fort !!!" de la fosse. Il est vrai que le son n’est pas aussi puissant qu’il y a quelques années, où l’acouphène était fourni avec la place de concert. Tant mieux, tant pis, qui sait. Néanmoins, il est vrai qu’il manque quelques décibels pour atteindre la puissance habituelle ou nécessaire pour apprécier certains titres.
Les moments incontournables de cette soirée restent "Christmas Steps", dont le final n’en finissait pas et qui a donné lieu à un moment de communion générale (ite missa est !), un impressionnant "Helicon 1" qui a ravi tout le monde. Les titres du nouvel album, dont certains sont décevants sur galette, prennent ici une autre dimension. "Mexican Grand Prix", "Rano Pano" et "You’re Lionel Richie" seront les points d’orgue scénique du dernier album.
De l’avis général, la soirée a paru courte, et elle l’était. En revanche, la tendance qu’avait le groupe à massacrer son public à coup de décibels se calme, ce qui tranche avec le titre de leur dernier opus, vous en conviendrez. Les membres de Mogwai seraient-ils en train de vieillir ? Ou est-ce que leur public ne se servait pas de leur énergie pour essayer de rester jeune ? Cette venue était tout de même un excellent moment, voir Mogwai sur scène reste toujours un immense plaisir. |