Là, on jubile.
La nouvelle exposition de la Pinacothèque qui fait place à celle sur les Incas, annulée pour cause d’affaires est un pur bijou que n’aurait pas renié, un type du genre Corto Maltese…
C’est l’aventure d’un type qui ne sait pas tenir en place derrière son bureau. Un gars dont les dessins, cette manière scénarisée de les mettre en évidence (comme-ci cela ne pouvait pas en être autrement) rend, il faut le dire, à la BD, ce caractère adulte qui lui manquait.
Ai-je besoin d’écrire qu’Hugo Pratt est à l’honneur à la Pinacothèque de Paris, dans son voyage imaginaire proposé par les commissaires de l ’exposition, Patrizia Zanotti et Patrick Amsellem.
Rien n’y manque des premiers dessins à ses aquarelles (rassemblées pour la première fois en France), l’aventure est sur chaque planche. A découvrir avec un œil passionné. Il ne peut pas en être autrement. Car, bien au-delà d’œuvre présente, c’est un monde que l’on nous offre. Des villes, Venise naturellement, aux déserts (la Libye n’est pas loin) en passant par les femmes. Sublimes stars.
A découvrir l’intégralité des planches de l’album "La ballade de la mer salée", aventure qui voit pour la première fois pointer le nez du Corto Maltese. Travail unique d’un auteur qui révolutionna le regard que l’on pouvait avoir jusque là sur la bande dessinée.
Il faut aussi se souvenir qu’Hugo Pratt était également un talentueux adaptateur. Pour s’en convaincre, ouvrez à nouveau l’album de "Île au trésor". Pratt brava les océans pour se rendre en 1992 sur l’île de Samoa, un hommage à Stevenson devant le silence de sa tombe.
La boucle est bouclée. Les aventuriers de l’imaginaire se savent hors du temps des humains, c’est pour cela qu’ils deviennent intemporels. Alors profitez de cet espace temps pour aller découvrir un trésor nommé Hugo Pratt. |