Tout d'abord, je note qu'il y a peu de monde. Les trentenaires sont de sortie mais peu nombreux. Les Radical Suckers ont du pain sur la guitare pour chauffer le Splendid. Pas simple. Ils démarrent de suite par se donner à fond. Pas de détour. La basse a des accents de Rage Against The Machine. Ils envoient, c'est certain. C'est une bonne entame. C'est brutal à souhait. Entre le punk et la fusion. Pourquoi faire compliqué ? Je me demande s'ils vont tenir ce rythme jusqu'au bout. A ma grande surprise, en passant par une reprise de Motörhead, ils ne lâchent pas et c'est tant mieux.
La salle s'est remplie mais ce n'est pas le carton plein. Une introduction à base de sirène et de coups de tonnerre et c'est parti : le concert bat son plein. Tout de suite, le public se met en mouvement déréglé.
Kémar harangue la foule et en demande plus. Dès le troisième titre, des slams, difficiles vue la faible densité de la fosse, s'improvisent. Côté scène, très vite, on se retrouve torse nu et dégoulinant de sueur. Le guitariste est sans fil. On comprend bien pourquoi quand on le voit bondir et courir sans cesse. Le bassiste n'est pas non plus des moindres. Le Head Bang ne s'arrête pas. La sécurité s'inquiète de la tenue des barrières devant scène et Kémar lui tape sur l'épaule tout en chantant pour dire que tout va bien. C'est l'expérience qui parle.
La batterie tape fort et le clavier est loin d'être immobile. Dire qu'ils ne plus tous jeunes. On ne le croirait pas. Le seul indice serait l'apparition de quelques chansons moins électriques proches des compositions de Noir Désir. Guitare folk et "Hurt" de Nine Inch Nails version Johnny Cash. Pour ma part, c'est un bon choix musical mais le duo n'apporte rien à cette horriblement magnifique chanson de Trent Reznor.
Bien sûr, il n'y a pas de concert de No one is innocent sans implication politique. Le fuck à Marine L. est le même que celui qu'ils avaient alors lancé à Catherine M. (maire à la place de son mari Bruno M.) en 1998 aux Eurockéennes. No one reste intègre malgré leur récent titre radiophonique discutable. Bref, un concert réussi qui s'est terminé avec une vingtaine de personnes sautillantes au milieu des musiciens. |