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Interview  (Paris)  9 mars 2011

La dernière fois qu’on s’était croisé tous les deux, Joseph regardait les choses en face tel un enfant qui s’ouvrait à la vie. Ou plus précisément et pour coller à la peau du garçon : tel un boxeur en flanelle prêt pour son premier combat. C’était en 2006, autant dire une éternité. Le jeune songwriter aiguisait encore ses dents de porcelaine sur des mélodies chétives et attendrissantes, et son premier album en soupir avait des allures d’amour année zéro.

Cinq ans plus tard, Joseph d’Anvers a la plume affutée et trois albums à son actif, auxquels il faudra rajouter au palmarès un superbe disque composé pour Dick Rivers (L’homme sans âge, 2008) ainsi qu’une collaboration avec Alain Bashung sur Bleu Pétrole. Rajoutez à cela l’écriture d’un premier roman dans l’entre-deux et vous obtiendrez la conversion d’un poids plume au statut de poids lourd de la chanson française. Un garçon qui compte, en dépit de son naturel discret, trop occupé à écrire – pour lui et les autres – pour s’époumoner en dehors du ring. Les muscles saillants, plus boxeur et résolument moins sur la corde, Joseph d’Anvers revient sur les longs mois de transpiration de Rouge Fer, troisième disque tout en fil de fer barbelé. Des choses en face au passage en force, son disque plus en phase avec l’époque. Et plus que tout : en harmonie avec son auteur à double faces.

Bonjour Joseph. On se retrouve enfin, cinq ans après tes débuts. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que Rouge Fer marque un tournant, loin des sensibleries de ton premier disque. A vrai dire, je le trouve plus "poilu", plus étoffé, plus rentre-dedans.

Joseph d'Anvers : Il est surtout plus adulte. J’ai l’impression que… disons que j’adore mes deux premiers albums, je les revendique et j’en suis fier comme si c’étaient mes enfants, mais j’ai l’impression que Rouge Fer est le premier, finalement. Les deux premiers (Les choses en face, Les jours sauvages, NDR) possédaient cette urgence typique de l’adolescence, enregistrés dans la précipitation, j’avais peu retouché les textes, comme un exercice de contrainte. Là j’ai beaucoup plus travaillé, retouché les textes, passé énormément de temps sur les arrangements, la réalisation, le mix. Et j’ai rien lâché, me rendant compte au passage que ma force de travail était désormais plus grande. Plus adulte.

C’est la première fois, d’ailleurs, que tu endosses la casquette de producteur sur ton disque.

Joseph d'Anvers : Ouais. Je l’avais un peu fait sur les deux premiers disques, mais Jean-Louis (Piérot) et Mario (Caldato Jr) étaient toujours là en garde-fous, j’avais en conclusion toujours quelqu’un sur qui me reposer. Et sur Rouge Fer, tu te rends subitement compte qu’il n’y a plus papa ni maman, qu’il faut se démerder ; ca fait flipper et parallèlement c’est d’autant plus jouissif.

Le disque a beau être plus dur, âpre, j’ai malgré tout l’impression que la première chanson et la dernière se répondent, en échos fantomatiques. Comment t’es venue "Ma peau va te plaire", d’ailleurs ?

Joseph d'Anvers : Au moment où je l’ai écrite, elle était destinée à Bashung, d’où une certaine complexité à l’insérer sur mon propre disque. Ce qui s’est passé, paradoxalement, c’est que c’est la seule chanson du disque qu’on a fait tourner en studio, en la malaxant, la déformant ; l’une des seules chansons de Rouge Fer construites en groupe. Du coup, j’ai retrouvé un peu ce feeling que j’avais avec Polagirl (le premier groupe de Joseph, NDR), avec le poil qui se hérisse, parce que ce sont tes potes qui amènent quelque chose. Et puis les arrangements de la chanson c’était aussi quelque chose, la même formation que Melody Nelson...

Mais alors c’est quoi ce délire autour de Melody Nelson ? J’ai lu dans la bio que "Ma peau va te plaire" avait été jouée avec la même formation que le célèbre album de Gainsbourg, mais je dois t’avouer ne pas avoir trop compris – et entendu – la filiation…

Joseph d'Anvers : On a bossé avec la même base d’instruments. C’est-à-dire que j’ai fini par demander à l’arrangeur du disque, qui travaille beaucoup avec Jean-Claude Vannier (l’arrangeur de Melody Nelson, NDR) des arrangements de corde similaires. Avant cela, j’avais essayé trois arrangeurs, qui m’avaient fait des choses très belles, type musique de film, très joli, mais ce n’était pas dissonant, grinçant, fallait que ça vive quoi. L’arrangeur a donc demandé à Vannier quelle était la formation historique de Melody Nelson, et Vannier a enfin lâché les infos : quarante musiciens, quatre contrebasses, huit violoncelles, etc. Comme on a fait ça à Budapest, que les musiciens étaient d’un pas chers et deux beaucoup plus sympas qu’ici ou à Londres, c’était encore une fois très jouissif. Il faut aussi rajouter qu’avant ça j’avais également contacté un autre arrangeur mythique de Gainsbourg (et de Air ou Lee Hazlewood, NDR), à savoir David Whitaker. Il ne travaillait plus vraiment – il a près de 80 ans – mais j’ai tenté le coup. Bon, le truc c’est qu’il ne comprenait pas mes morceaux.

Qu’est-ce qu’il ne comprenait pas ?

Joseph d'Anvers : Les structures, mes envies, les ponctuations. Il a fini par me demander de tout écrire, y compris les arrangements. Conclusion, si c’était à moi de faire le boulot, autant travailler avec quelqu’un d’autre… (Rires)

C’est intéressant que tu parles du cas Jean-Claude Vannier, car cela renvoie à la notion d’héritage et de parrains, comme Bashung a pu l’être pour toi, sans parler de Dick Rivers avec qui tu as également travaillé. Là, j’ai l’impression que tu t’es affranchi des références et des cautions. Cette prise d’indépendance s’est-elle faite sans pression ?

Joseph d'Anvers : Je l’ai eu, la pression. A un moment, ça me fait du bien de me dire que j’allais bosser avec des gens plus jeunes que moi, même si j’ai adoré bosser avec Bashung, Dick, évidemment. C’était du coup intéressant de voir ce que je pouvais apporter à mon tour, à d’autres personnes.

N’as-tu pas eu peur de tomber dans la case journalistique du "compositeur pour les vieilles gloires", le type qui retape la carrosserie des vieilles bagnoles ?

Joseph d'Anvers : Bien sûr. En même temps, ce sont des gens avec des histoires tellement différentes… L’album réalisé pour Dick Rivers, beaucoup de gens m’avaient déconseillé de le faire, pas à cause du résultat hein, mais à cause du chanteur : Dick. Pour moi, c’était même pas une question de challenge, c’est juste que je ne fais pas de racisme. Quand Dick Rivers m’a proposé de travailler avec lui, comme tout le monde j’ai souri, genre "Dick Rivers, ah ah ah", mais le jour où le bonhomme est venu en studio, que j’ai entendu sa voix dans le casque, j’ai eu des frissons et les poils qui se sont dressés.

C’est un grand monsieur, Dick. On oublie souvent qu’en plus de sa musique, c’était un intime de George Harrison, un habitué de Nashville, un mec invité au show des Beatles à Liverpool avec ses Chats Sauvages, un type qui a rencontré Elvis à l’hôtel Intercontinental de Las Vegas… Dick, c’est quand même quelque chose quoi, et je me suis simplement dit qu’il fallait arrêter de lui faire chanter des choses avec des rimes en "hic". Ridicule, quoi.

Sur Rouge Fer, toi-même tu prends tout le monde à revers en imposant rapidement dans le disque deux chansons en anglais ("Leave me alone", "Paranoid") et sans te demander "pourquoi chanter en anglais", je me demandais si…

Joseph d'Anvers : (il m’interrompt)… figure toi que c’est à cause de toi.

Pardon ?

Joseph d'Anvers : Bah oui. En 2006, tu m’avais dit "cet album est en français, mais j’ai l’impression que tôt ou tard il y en aura un autre en anglais". Ça m’a fait cogiter, et en entrant en studio pour Rouge Fer j’ai repensé à toi, parce que j’ai failli faire un album complet en anglais. C’est tout de même plus facile, l’anglais, mine de rien, ça demande moins de boulot. Et ça sonne.

Pour revenir à ma question, tu es en train d’être adoubé par le – petit – milieu de la chanson française, songwriter reconnu par la profession. Tu aurais donc la possibilité de rentrer dans cette petite église qu’est le milieu de la french chanson, et au final j’ai l’impression que ça te gonfle tout ça, que tu préfères composer en anglais quand tu veux, en emmerdant le monde.

Joseph d'Anvers : Bah c’est un peu mon problème, oui. Disons que j’ai longtemps essayé de fuir la mode, par principe, parce que c’était dans ma culture d’aller à contre-sens. A une certaine époque, tout le monde chantait en anglais, je me le suis donc refuser pendant longtemps. Mon label m’a même encouragé à tout passer en français sur ce disque, mais bon, faut quand même dire que certaines choses sonnent mieux en anglais : "take my body and my soul, and leave me alone", ça donne "prend mon corps et mon esprit, mais fous moi la paix", ça le fait moins, hein. Après Dick Rivers m’a demandé de lui réécrire un album, mais je lui ai dit non. Il se trouve que cette année il fête ses cinquante ans de carrière, mais je n’avais pas envie de faire un Homme sans âge n°2, faudrait imaginer autre chose, ne pas aller vers la facilité ou la copie. Peut-être lui accoler une chanteuse, un truc à la Mark Lanegan et Isobel Campbell…

Ou à la façon de Nancy Sinatra et Lee Hazlewood. Ou tiens : pourquoi pas Amanda Lear !

Joseph d'Anvers : Ah oui, super idée ! Si ça se trouve, dans deux ans on se reverra pour parler de ce concept album, ah ah ah !

Revenons sur la troisième piste, "Paranoid". J’y ai découvert un autre versant d’Anvers, au niveau du chant. La césure, au niveau du chant, est méconnaissable, et clairement on n’a l’impression que ce n’est plus le même chanteur. Tu as travaillé différemment, sur cette chanson, et plus globalement, sur l’album ?

Joseph d'Anvers : Carrément. Après toutes ces collaborations, après toutes mes expériences – dont un premier livre – fallait aller vers de nouveaux territoires. D’où un travail sur les mots – en trouver de nouveaux – et les instrumentations. Après tout l’enjeu consistait à ne pas pasticher du Calogero ou tous ces chanteurs français, fallait que j’arrive à injecter mon phrasé dans la mélodie sans pour autant me répéter. Et puis faut dire que j’ai entamé ce troisième album comme si c’était peut-être le dernier.

Oh, allez…

Joseph d'Anvers : Nan mais y’a rien de triste hein. Il y a d’un côté le fait que l’industrie va mal, de l’autre une certaine pénibilité à réaliser cet album, en marge de l’enregistrement. Sans oublier que trois albums, finalement, c’est peut-être pas mal comme boucle bouclée. Est-ce que ce serait pas le moment de commencer autre chose ? J’avoue m’être posé la question.

Tu parlais tout à l’heure de Rouge Fer comme de ton "premier disque". Finalement, n’est-ce pas tout simplement l’acceptation de ta schizophrénie et de tes multiples ? Joseph d’Anvers chanteur, compositeur, écrivain…

Joseph d'Anvers : Oui, voilà. Et je t’avais d’ailleurs dit à l’époque que je voulais compartimenter, que si on me proposait d’autres choses je signerais sous d’autres noms. Bon, je ne l’ai pas fait parce qu’on est venu me chercher – pour le livre, pour une expo photo que je prépare – pour mon nom, donc d’une certaine façon je ne mets pas en pratique ce que j’avais envie de faire. Au bout d’un moment, j’ai envie de me recadrer. Et quelle que soit la vie de cet album en 2011, peut-être que ce serait pas mal de commencer autre chose, sous une nouvelle identité.

Ça donne une question intéressante. Le fait de chanter en français pourrait te permettre de t’adresser à plus de gens qu’en faisant de la pop anglo-saxonne pour midinette. Tu n’es pas tenté par la prise du pouvoir, maintenant que Bashung & Co ne sont plus là ?

Joseph d'Anvers : C’est pas une histoire d’envie, c’est pas simple cette question. La position du mec maudit, sur les deux premiers albums, je l’ai bien vécu, j’ai bu beaucoup, j’ai pris beaucoup de trucs… pour écrire, j’avais besoin de ça. Et là, pour Rouge Fer, j’ai commencer à écrire le jour, plus straight…

C’est pour tout ça, le titre "La Résilience" ?

Joseph d'Anvers : Ouais, aussi. Sans oublier "Les âmes solitaires", une chanson pour ma fille, lui dire que je suis encore là, encore plus fort.

Bon la discussion va devenir décousue mais tant pis : faisons une parenthèse sur "Les âmes solitaires". Tu y chantes "je suis encore vivant", en écoutant ça je me suis dit que tu aurais tout aussi bien pu chanter l’inverse : "je suis déjà mort". Tu t’es vraiment mis en danger, sur tes deux premiers disques ?

Joseph d'Anvers : Ah oui oui, à plein de niveaux. Quand j’ai débarqué à Paris, j’étais souvent pas très chouette à voir, à trainer tard la nuit dans les mauvais quartiers. Disons que je suis quelqu’un de très sensible – faut l’être pour faire ce métier – et fatalement la vie me blesse. Depuis que je suis père, je n’ai plus le droit d’avoir des idées noires, y’en a qui font des chansons pour leurs gosses mais bon moi j’écris "Les âmes solitaires", autant dire que ce n’est pas les Teletubbies non plus, hein… (sourire). C’est pourtant la seule chanson de l’album qui m’a fait sourire, forcément ça ne s’entend pas sur le disque mais c’est la vérité. Toute cette parenthèse pour dire que pendant longtemps je n’ai pas fait attention, à moi, mes amis ou ma famille. J’aurais pu plein de fois, dans ma vie, y passer.

D’où le titre "D.A.N.G.E.R.".

Joseph d'Anvers : Voilà. Et encore, je ne suis pas Daniel Darc ou Pete Doherty… Disons que c’est la somme de toutes ces espèces de vie qui font ce que je suis aujourd’hui, avec des failles et des faiblesses.

Revenons à la question initiale, sur le boulevard de la chanson française.

Joseph d'Anvers : Ah oui. Le truc, c’est que c’est pas aussi simple que ça. Je pense qu’il y a des places vacances. Voilà quelques temps, j’ai eu cet autre déclic de repenser à ce que disait Gainsbourg : "j’écris 12 chansons pour moi, y’en a deux qui passent à la radio, j’en écris 12 pour des personnes différentes, c’est tous des tubes". Ce truc là, c’est pas si facile. C’est-à-dire qu’on m’a sollicité pour écrire pour d’autres personnes : Julien Doré, Johnny !, Eddy Mitchell – encore des vieux, Rose… j’ai pas réussi. J’ai besoin de déclic, et je crois avoir enfin saisi la méthode pour écrire pour des personnes qui ne sont pas dans mon univers.

C’est pour cela que tu as réalisé ton propre disque, à la manière d’un acteur qui prendrait la caméra pour prendre du recul et avoir la vision d’ensemble ?

Joseph d'Anvers : Y’a ça, oui. Et une autre raison disons plus financière et logistique, quand on m’a dit que le plus simple et le moins onéreux, c’était que je sois mon propre réalisateur, j’ai saisi la perche. Et pour revenir à cette histoire de place vacante, c’est pas toi qui peut oser dire que tu vas prendre la place de tel ou tel. Alors la phrase de Gainsbourg sur la veste retournée en vison… disons que je suis pas sûr que la mienne soit en vison, mais y’a peut-être une petite fourrure… (sourire). J’aimerais bien la retourner de temps en temps, écrire un tube pop pour une nana. Là je suis en train d’écrire pour quelqu’un, je ne vais pas te dire pour qui histoire de pas m’attirer le mauvais œil, mais si ça se fait ce sera très très surprenant. C’est un jeune mec – un français – qui n’écrit en anglais, si ça marche ce sera poilant, très surprenant.

Y’a-t-il un single pour ton album, un titre qui passe en radio ?

Joseph d'Anvers : Bah, voui, enfin non. Après c’est toujours un débat entre la maison de disque et les radios. Moi j’assume tous les titres de mes albums, donc je me fous un peu du choix. Il se trouve que là c’est Paranoid qui doit être le single, alors que paradoxalement c’est le seul morceau du disque que j’ai écrit en me disant "putain, ça ce sera jamais un single, fais toi plaisir". Comme quoi… (Rires)

C’est d’autant plus drôle qu’en regardant le tracklisting, on pourrait avoir l’impression que les titres sont très lisibles : deux titres en anglais pour emmerder le monde, "Ma peau va te plaire" pour les filles, un titre nommé Radio 1 pour passer à la radio… en fait c’est pas si simple que ça.

Joseph d'Anvers : Bah non. En revanche Radio 1, je l’ai écrite en pensant à tous ces gens qui me demandaient un single, un tube. Le truc c’est qu’il n’y a pas de recette pour faire un tube, tu ne vas pas à la FNAC pour acheter un bouquin "Les tubes pour les nuls"… Du coup Radio 1 parle de la radio, avec une phrase double sens : "je ne crois plus les voix que j’entends sur Radio 1". Les grandes et belles histoires sont indépendantes de ce genre d’histoire marketing. Ça, c’est l’héritage de Bashung et de cette phrase – qu’il tenait lui-même de Dylan – qu’il m’avait un jour confié : "creuse ton propre sillon, et les gens se mettront dedans". C’est ça, la vraie démarche.

Comment s’est faite la rencontre avec les musiciens (Jamaica, Tahiti Boy) disons plus électros, sur ce disque ?

Joseph d'Anvers : La touche électro était là dès les maquettes, je ne voulais plus m’interdire quoi que ce soit. Quand les gens passent leur temps à te parler du premier disque, de l’importance d’une chanson comme "La valse des gens", très bien, c’est un morceau que j’aime beaucoup aussi. Mais j’ai évolué, j’en avais marre d’attendre demain à me refreiner sur les envies, notamment le son 80’s et l’incursion du synthétique.

Me reste deux questions, dont une pas très agréable. J’ai lu ton livre (La nuit ne viendra jamais, Editions La Tengo), qui m’est un peu tombé des mains, comme une certaine difficulté à se laisser prendre par l’histoire, en dépit du récit très imagé. Comment se finit le livre, du coup ?

Joseph d'Anvers : La fin est mieux, en fait (Rires). Il se trouve que oui, l’écriture s’affine au fur et à mesure du récit, je comprends donc ton point de vue. Moi aussi j’ai l’impression que c’est dur de rentrer dedans, même si tout le monde me dit que ce livre se lit vite.

Pour conclure et sans faire insulte à ton cortex en te demandant s’il y a cinq ans tu te serais imaginé ici, ressens-tu aujourd’hui le besoin, la nécessité, de sortir du périmètre français, au propre et au figuré ?

Joseph d'Anvers : Ouais, ouais. C’est là que je me rapproche de Dick, qui en fait n’est pas du tout ce cliché du mec qui vénère l’Amérique. Il a juste ce même truc que moi de se sentir là-bas comme un gosse. Moi j’aime être épaté, et encore une fois y’a pas grand monde en France qui m’épate, pas tellement de mecs qui sont plus grands que nature. Donc oui, je me sens bien aux Etats-Unis, quand j’y vais, mais je n’ai pas la prétention de partir "conquérir les States" ou ce genre de conneries. Je n’ai donc plus ce complexe du petit français, mais par contre avec tous les nouveaux médiums – notamment Internet – la notion de territoire est en train de tomber, penser la création en fonction des frontières devient quelque chose d’absurde, en dehors de la barrière de la langue, bien sûr. Ce qui est drôle d’ailleurs, car sur Rouge Fer, j’ai enfin arrêté de me plaindre et de me dire que parce que j’étais français je ne pourrais jamais atteindre mes idoles – les Pixies, les Kills. C’est ainsi, c’est comme ça : je suis français et c’est très bien ainsi. Ca ne m’empêche pas d’avoir en tête un nouveau projet parallèle, tout en anglais et guitare-voix, avec l’envie de reprendre du plaisir, sans pression. C’est un bon remède contre les habitudes.

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Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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