Le Musée National du Palais impérial de Compiègne présente jusqu'au début de l'été 2011 l'exposition "L’Aigle blanc - Stanislas Auguste, dernier roi de Pologne", organisée avec la Réunion des Musées Nationaux et le Château royal de Varsovie, consacrée à celui qui fut un collectionneur et un mécène au Siècle des Lumières.
Une exposition qui s'inscrit dans le champ d'action du Musée National du Palais impérial de Compiègne qui s’attache notamment, dans le cadre de l'histoire du goût au 18ème et 19ème siècles, à faire découvrir les grandes collections européennes méconnues en France.
Cette exposition, conçue sous le commissariat général de Emmanuel Starcky, directeur du Palais de Compiègne, et Andrzej Rottermund, directeur du Château royal de Varsovie, et le commissariat scientifique de Anita Chiron-Mrozowska et Angela Soltys, conservateurs au Château royal de Varsovie, qui revêt un double intérêt, à la fois historique et artistique, s'attache à esquisser "le profil d'une collection".
L'astucieuse scénographie de Jean-Julien Simonot dynamise les grands volumes des salles dévolues à la monstration et structure des espaces appropriées à la diversité et l'éclectisme des pièces exposées qui comportent outre des peintures et de la statuaire, des oeuvres graphiques, des objets décoratifs et des pièces de mobilier.
L'aire artistique de l'Aigle blanc
Surnommé pour l'occasion l'Aigle blanc, en référence à la décoration polonaise, le roi était un collectionneur émérite au goût formé dès sa jeunesse lors du très prisé grand Tour en Europe avec un séjour à Paris pendant lequel il fréquenta un salon littéraire en vue, celui de Mme Geoffrin où se retrouvait la fine fleur artistique de l'époque.
De retour en Pologne, il mène une ardente politique d'acquisition et de mécénat pour constituer une collection qu'il voulait universelle et pour faire de Varsovie un centre culturel du siècle des Lumières.
Ainsi constitua-t-il une collection riche de près de 70 000 pièces et attira des artistes à la capitale polonaise dont le peintre Marcello Biacciarelli, qui était son portraitiste privilégié et le superviseur des collections royales et qui a joué un rôle important dans la structuration de la vie artistique polonaise en fondant notamment une académie des beaux arts.
Et c'est avec un de ses portraits du roi en habit de couronnement qu'est accueilli le visiteur. Un autre portrait, le dernier avant la mort du roi, réalisé par Elisabeth Vigée-Lebrun clôt l’exposition.
Au gré d'un parcours chrono-thématique, ce dernier pourra découvrir une galerie picturale qui, bien que le roi ait une prédilection pour la peinture flamande et un goût affirmé pour les maîtres anciens, témoigne de son éclectisme puisque toutes les écoles européennes sont représentées.
Au sein d'une riche et diversifiée collection de peintures, les portraits avec un superbe Rembrandt ("Savant à son pupitre") côtoyaient les "triomphes" ("Le triomphe d'Amphitrite" de Charles-Joseph Natoire) et l'art moralisateur des Lumières ("L'Art" de Tadeusz Kuntze).
Et sa collection était riche de tous les genres picturaux.
En témoignent les bambochades à la flamande ("Intérieur d’une cuisine italienne" de Hubert Robert), les scènes de genre ("Le montreur de chien et de singe", "La diseuse de bonne aventure", "Théâtre de marionnettes" de Jean-Pierre Norblin de la Gourdaine) et les scènes bibliques de Jan Victors qui fut l'élève de Rembrandt.
Une salle est dédiée aux panneaux de très grand format exécutés par Jean-Baptiste Pillement pour une résidence royale d'été consacrant la vogue en matière d'arts décoratifs pour les chinoiseries et les représentations animalières.
Sont également présentées de nombreux dessins, avec Fragonard et Le Piranèse pour les plus connus du grand public, des bustes, dont celui d'Alexandre le Grand par André Le Brun et une sélection de meubles avec .les "veduto" de Bernardo Bellotto, neveu et élève de Canaletto, à qui le roi a commandé une série de toiles sur Varsovie, qui serviront à sa reconstruction après la seconde guerre mondiale. |