Trop longtemps que je n'avais posé les pieds au Splendid et sorti l'appareil photo. L'occasion était belle : la dernière date française d'Asian Dub Foundation ! En tournée pour A History of Now, je m'attends à en prendre plein la calebasse, les mirettes et me prédis quelques oreilles siffleuses pour ma fin de soirée.
Les lyonnais de Fowatile se chargent d'entamer les débats, la salle est encore très clairsemée. La journée a été belle, les spectateurs flânent encore ; il fait soif et le bar du Splendid est accueillant, ils tardent à descendre et rejoindre la scène. Après un faux départ technique (changement de clavier), Fowatile a un peu de mal à chauffer la salle, leur électro hip-hop sonne bien pourtant. Inquiétude pour l'éclairage : on va bien avoir quelques spots "pleines tronches" et pas que ces backlights, non ? Super pour "admirer" les lunettes fluo du MC, Elby Dillinger… mais je n'ai pas envie de ne faire que des contre-jours, ce soir.
Oups et ben voilà en parlant d'éclairage, une petite sortie de scène incontrôlée d'Elby direction la crash barrière. Ouf ! Tout va bien plus de peur que de mal ! Le concert reprend… La salle se remplie, ça commence à bien vibrer dans les rangs.
Voilà c'est parti, Pandi G prend place aux consoles et Cyber monte au tablâ et d'entrée de jeu le ton est donné, ça va bouger ce soir, quoi d'étonnant, on est là pour ça ! Niveau lumières, c'est un peu mieux mais il va falloir batailler pour capter quelques images sympas.
Asian Dub Foundation déborde toujours autant d'énergie lors de ses lives, et la communique bien vite au public, heureux de pouvoir bondir en sueur sur les percussions de Cyber au Dhol ou les psalmodies rageuses de Al Rumjen.
De Fortress Europe à A History of Now, l'engagement des ADF n'a pas changé, militants de multi-culturalisme et de la résistance aux oppressions, Chandrasonic dédiant ce dernier morceau aux peuples de Tunisie, Egypte, Lybie… comme une évidence !
Des sauts, rythmés à la basse et aux percus, des 2 chanteurs/rappeurs (peut-on les qualifier ainsi ?) d'avant en arrière de la scène, le public répond par des vagues, des soulèvements, comme en écho… à eux, à ceux à qui sont dédiés ces paroles ! Personne n'aura même remarqué le discret changement de retour "In ears" d'Aktar Ahmed tout en sautant, haranguant la foule, l'orchestrant même de ses gestes dans ses trépignements collectifs.
Difficile de définir précisément le style musical ADF, d'y mettre des mots : dub ? Electro dub ? World electro dub ? Toujours est-il que la recette magique prend encore et encore ; même si la formation a beaucoup évolué au cours de ces années, elle a conservé une grand stabilité musicale… et sa vision idéologique.
Mes oreilles sifflent comme prévu, j'ai passé une belle soirée. Si vous avez raté le passage d'ADF sur Lille, ne manquez pas la session de rattrapage : ils seront de nouveau à portée de scène le 17/04 à l'Ancienne Belgique, à Bruxelles. |