Monologue poétique d'après des textes de Emily Dickinson, mise en scène de Jean-Luc Mingot, avec Aïcha Finance et Jean-Luc Mingot.
Après le poème tragique de Shakespeare, "Le viol de Lucrèce", et le conte dramatique d'Andersen, "Les petites allumettes", le duo inspiré formé par Jean-Luc Mingot, auteur, metteur en scène et comédien, et Aïcha Finance, comédienne, propose avec "Tombée des nues" un nouveau portrait de femme au destin singulier.
Jean-Luc Mingot a procédé à la traduction des oeuvres de la poétesse américaine Emily Dickinson pour élaborer, à partir d'un montage judicieux, en termes de dramaturgie théâtrale, un monologue revêtant la forme d'une biographie poétique.
Née en 1830 dans une famille protestante relativement aisée qui lui a permis de suivre des études, elle a mené une vie atypique de recluse volontaire et accédé outre-Atlantique à la célébrité après la publication posthume d'un important corpus poétique et d'une abondante correspondance.
A partir des poèmes sélectionnés caractérisant une oeuvre essentiellement introspective célébrant l'essence spirituelle et mentale de l'être, tout en comportant des accents d'une hypersensibilité et d'une sensualité exacerbée, se dessine le portrait d'une nature mélancolique et exaltée animée d'une soif de vivre absolue que les événements de la vie terrestre avec ses amours contraries et ses deuils à répétition ne peuvent étancher.
Puisant aux sources du romantisme et du spiritualisme mystique, sa présence au monde se traduit sous forme d'une célébration élégiaque de la vie à travers un animisme onirique dans laquelle s'instillent l'obsession de la mort, de la traversée vers un au-delà cosmique, et de l'amour idéal pour une figure syncrétique fantasmée, à la fois déique et humaine.
Placé dans un environnement circassien, une scénographie travaillée à partir quasi-uniquement des lumières avec le goût et le sens des clairs-obscurs caravagesques, avec à ses côtés Jean-Luc Mingot, clown triste et maître d'une étrange cérémonie, Aïcha Finance, à la présence lumineuse et au jeu intense, habité, incarné, porte à un degré ultime d'incandescence du verbe d'une vie qui se consume. |