Cet album commence de façon énigmatique avec un morceau "Arkham". En effet, c’est le genre de musique qui demande un petit temps d’adaptation avant d’être apprivoisée. L’oreille doit s’habituer doucement à ce que le lecteur lui propose. Le coup de foudre n’est pas immédiat mais l'attachement s’installe au fil de l’écoute. Il faut dire que ce groupe suédois, formé en 2006 et adepte d’un son Lo-fi, a de la suite dans les idées.
En effet, le deuxième morceau intitulé "Climb" est totalement surprenant et parvient à faire esquisser un sourire à l’auditoire. J’accroche immédiatement à ce mélange des genres : à savoir cuivre, banjo, violon sur un lit de musique électro et de voix formatées pour la british pop. C’est assez déroutant et je reste admirative de la prise de risques !
Quelle étiquette poser sur Golden Kanine ? De la country/folk/rock/électro avec des rythmiques empruntées au ska ? Je ne le mettrais pas pour autant dans la catégorie "fourre-tout" car même si les propositions semblent dans toutes les directions, l’orchestre reste sous contrôle de bout en bout. Le grand nord s’approprie, avec toute la candeur et la fraîcheur dont il est capable, les ambiances musicales sud-américaines. Cette impression puise notamment sa source dans les cuivres qui ajoutent beaucoup de profondeur aux compositions. Ce disque que je qualifierais d’expérimental dans sa conception est riche, travaillé, bourré d’idées.
"Fire" est sans doute le morceau le plus émouvant de cet opus avec une ampleur envoûtante. Un morceau avec des lignes vocales et une ambiance qui vous font courir des frissons sur tout le corps. Du même acabit, il y a "Law of probable outcome", un titre qui laisse transparaitre toute l’intelligence des propositions qui nous sont ici faites.
En quelques mots, pour apprécier Oh woe ! à sa juste valeur, il faut alors accepter de mettre le voile sur son esprit cartésien l’espace d’un instant et se laisser porter par le courant. |