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puce Jim Murple Memorial - Fantazio
L'Européen  (Paris)  15 juillet 2004

L'Européen en réfection est occupé durant tout le mois de juillet par l'association Life Live qui propose une programmation festive : "Debout là dedans !"

Le 15 juillet c’est Jim Murple Memorial qui propose de faire danser la salle avec son rythm’ blues jamaïcain. Aucune première partie n’est annoncée et pourtant il y en a bel et bien une qui, contrairement à l’habitude, va voler la vedette à la tête d’affiche.

Alors qu’une trentaine de personnes est à peine arrivée, un jeune homme en costume noir des années 40 muni d'une contrebasse colorée de rouge et noir et son musicien pourvu d’une agrafeuse et d’une demie calebasse s’installe dans le hall.

Un cercle spontané se forme autour des 2 compères comme dans un spectacle de rue. Un formidable happening commence, totalement acoustique et sans amplification. Fantazio entre en action.

Fantazio, l’homme aux doigts défoncés comme il se décrit, et sa contrebasse marquée par la vie qu'il lui fait mener et Benjamin, le bidouilleur chercheur de sons, nous livrent quelques morceaux avant de "passer au salon" comme il dit (à savoir la salle dans laquelle il continuera son concert dans une formation plus "classique").

Difficile de décrire la musique de Fantazio, une sorte de boite à malice dont même son propriétaire ne connaîtrait pas le contenu. Jazz, chanson napolitaine (dont une dédiée à Battisti), chanson française, ritournelle, pop anglaise et même "électro" (toujours en acoustique).

Etonnant et impressionnant ce que l'on peut faire avec une contrebasse. Traînée, frappée au sol elle sert de percussion, elle donne le rythme quand elle reçoit les coups de pieds de son maître, les cordes malmenées offrent sans retenu leurs complaintes d'une voix grave tandis que celle de Fantazio passe de l'aigu au grave de la façon la plus naturelle du monde, tantôt ritournelle un peu enfantine ("Tête-épaule-pied" rappelant les vieux films néo-réalistes italiens) tantôt ballade de crooner. Le bateau ivre de Fantazio navigue à vue mais ne coule pas !

Qu'il chante successivement en français, anglais, italien au cours d'une même chanson en changeant de tonalité, sa contrebasse vissée au poignet, il nous fait partager sa "Curiosita" et son penchant pour "Ganesh" le seul dieu qui ne se la pète pas trop !

Pendant ce temps, le petit homme à casquette se déplace autour du contrebassite, tantôt en jouant du ukulele, tantôt en donnant le rythme en actionnant une grosse agrafeuse ou en frappant une demi calebasse à lamelles métalliques qui actionnée de mains de maître produit un son proche de celle d’une guimbarde.

Quelques titres plus tard, nous suivons donc les deux compères au salon, ils prennent alors place sur la scène sur laquelle les rejoignent un batteur (Cyrille) et un guitariste (Franck). La formation est plus classique mais la musique toujours atypique de Fantazio conquiert tout le public !

Benjamin et ses bruitages font des prouesses (à l'aide d'un micro bien placé, d'une cymbale, de quelques cloches de vaches, un bout de papier, une planche de bois, une chaîne ou une barre de fer et fin du fin un grand ressort - de ceux que l'on avait petit et qu'on lançait en haut de l'escalier et qui descendait tout seul-), tandis que Fantazio plus déchaîné encore s'acharne sur les cordes de sa contrebasse.

Le guitariste viendra même pousser la ritournelle (en italien) et "Grand corps malade" un ami du groupe fera 2 interventions en "slam" (entre rap de banlieue et tchatche du sud) remarquables tant celle accompagnée par le groupe que celle quasiment a cappella à propos de celle qui l'a vue grandir : Saint Denis la cosmopolite.

Fantazio, toujours sans réussir à décrire sa musique (il nous disait avant le concert, lui-même embarrassé pour mettre des mots sur sa musique "sans paraître prétentieux" : "je joue de la contrebasse et puis je chante, c'est tout [...] C'est une sorte de transe mais toujours en acoustique"...) est un omni (*) dans le paysage musical français. Ne le ratez pas s'il passe près de chez vous !

Après une courte pause pendant laquelle les Jim Murple Memorial s'installent (8, voire 9, sur la petite scène de l'Européen ce n'est pas simple) le noir se fait et leur concert commence... par l'arrivée d'Albert qui annonce le groupe... et qui va se placer au bout de la scène pour ne plus jamais la quitter. Il passera son temps à bouger les bras, parfois faire un pas de danse (on pense au vibes master de Arrested Developpement mais en moins bien tout de même) et vérifier qu’il ne perd pas son badge. Bref, Albert est casé, et les autres membres du groupe arrivent, Nanou, la charismatique chanteuse, en tête.

Jim Murple Memorial c'est un mélange festif de ska, de reggae et de rocksteady, comme si on y était, c'est à dire entre 40 et 70 ans en arrière et à ce jeu là, Nanou, un petit bout de chou qui ressemble à une Betty Boop en blonde, avec sa petite robe "charleston" et ses mimiques est totalement dans le ton. Imaginer le spectacle en noir et blanc avec ces rayures propres aux vieux films qui défilent de temps en temps et on se retrouve projeté directement dans le passé.

Les instrumentistes, plus sobres dans leur jeu (voire un peu absent comme Ptit Louis à la guitare électrique qui râle dès le début en faisant mine de ne pas vouloir jouer et qui va passer la plupart du temps assis sur l'arrière scène ou préoccupé comme Romain à la guitare acoustique) n'en sont pas moins efficaces même si le contrebassiste un peu ampoulé dans un très joli costard années 50 souffrira bien évidemment de la comparaison avec le jeu lyrique et baroque de Fantazio. Les cuivres sont impeccables et la chanteuse soufflera de temps en temps dans une rutilante trompette.

Musicalement donc, c'est très rocksteady/ska, l’exécution est soignée mais il n’y avait pas ce petit quelque chose tant dans le groupe que dans la salle qui fait la réussite d’un concert. Et Nanou le sent bien. Elle aura beau haranguer le public pour les faire taper dans leurs mains cela n'y changera rien.

Par rapport au disque, si le coté festif est indéniablement présent, il manquait ce soir-là un peu d'énergie et de rythme dans le set pour être réellement réjouissant et même la voix de Nanou, si prégnante sur disque, se trouvait en retrait.

Au final, ce fût objectivement un bon concert mais décevant au sens où nous en attendions beaucoup... Ah la gourmandise ....

 

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L'interview de Fantazio (octobre 2005)

En savoir plus :

le site de Jim Murple Memorial
le site de Fantazio


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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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