Elsa Kopf est un bien curieux mélange. Sur ce premier album, la jeune demoiselle nous entraîne en effet sur de curieuses pistes sur lesquelles on croisera aussi bien Enzo Enzo que Suzanne Vega ou Dolores O'Riordan.
Elsa Kopf a une voix douce, sensuelle pourrait-on dire, rappelant tantôt Sundays ("Dream behind") ou Pink Martini ("Night walk swing"). Elle alterne joliment le français et l'anglais avec des morceaux suffisamment bien choisis pour rester dans une certaine cohérence et élégance.
A défaut d'une grande originalité, il faut reconnaître un charme certain à la légère bossa de "Candy street", au séduisant "Larmes de caramel" et son "tootootoorchatchatcha" adorable de naïveté. Du coup, on aimera forcément moins que la formule se répète sur "Candy street", la spontanéité, même feinte, devenant alors un agaçant gimmick.
Mais ce "Candy street" pourrait bien faire son chemin estival, et on le lui souhaite, s'il passe à travers quelques grosses machines "soulantes" de la variété française. Acoustic Joys, c'est la plume d'un oiseau qui serait presque encore duvet portée par une brise légère, flottant sans heurt au gré du vent, parfois prête à tomber, parfois doucement tirée vers le haut par un courant d'air chaud, mais jamais virevoltante dans quelque hypothétique turbulence.
Acoustic Joys s'écoute avec plaisir mais sans passion, une plume qui vous chatouillera agréablement pile là où vous en aurez envie et quand vous en aurez envie. Laissant cette impression de bien-être sans pour autant en avoir été bouleversé, sans marquer votre esprit plus longtemps que ne dure le disque, loin s'en faut, mais ce n'est finalement pas si mal. |