Dimanche.
Après quelques galères de voitures j’arrive
un peu avant 15h00 et je loupe donc Vitamin X
(argh) et Terror (re-argh). Juste le temps
d’aller voir Do or Die (décevant)
et mon service au bar commence.
Sous un gros soleil la bière re-recoule à flots.
Un rapide tour sur la Velvet pour aller voir Street
Dogs, nouveau groupe de street-punk avec le premier chanteur
des Dropkick Murphys, qui me lassera
vite (pas très original) et c’est la fin pour moi de
3 jours de bénévolat. On salue les collègues,
on prend rendez-vous pour l’année prochaine et je file
vite pour ne pas rater le début de J.R
Ewing.
J’attendais ça avec impatience, et je n’ai pas
été déçu : une furie noisy-rock’n
roll-punk à classer quelque part entre At
the Drive in, Refused et les
Blood Brothers. Le batteur est loin
d’être un manchot et le chanteur, légèrement
dandy sur les bords, porte une veste de colonel des plus ringardes.
Un bon show rock salutaire dans cet amas de death et de hardcore,
une grosse claque encore.
Direction la Main Stage où je crois retrouver Discharge
alors qu’en fait j’arrive pour la dernière chanson
des trasheurs Lillois de Loudbast.
Un coup d’œil sur le programme et il faut se rendre
à l’évidence : il y a un problème. Je
vais à la pêche aux infos pour finalement apprendre
que ces messieurs de Slipknot, ayant prolongé leurs balances
d’une heure le matin, ont foutu un joli bordel dans le planning
du festoch. Résultat : les deux scènes accueillent
un groupe en même temp. Ah ces stars américaines !
Bref passons, les grands-pères du punk crust Discharge
arrivent, et tous les crêteux présents à 1km
à la ronde rappliquent. Personnellement je me suis vite lassé
et je suis parti voir Stampin Ground.
Alors que sur albums, S.G ne m’avait pas particulièrement
attiré, en live c’est autre chose. Vétérans
de la scène hardcore anglaise, ils font aussi partie des
groupes les plus appréciés en France, un métal-hardcore
des plus brutauxl emmené par un chanteur bodybuildé
qui exhorte le pit de se bouger le cul : il ne faut pas le dire
deux fois.
Une bonne grosse surprise. 22h00, c’est au tour d’Agnostic
Front de se frotter au public du Fury. Une énorme
prestation des vieux de la vieille du NYHC (New York Hardcore),
un Madball en moins rapide mais aussi
bourru. Roger Miret et ces balèzes
tatoués fouttent le feu et le public en redemande, 45 minutes
de hardcore pur jus : PUISSANT.
"Grâce" à nos amis masqués de Slipknot
je loupe la prestation de Zeke proposé
en même temps que celle des touch guys de New York.
Ensuite
place au groupe de death par excellence, Morbid
Angel. La légende du death est bien présente
ce soir en France pour une date unique, et qui dit Morbid Angel
dit carnage, dévastation et brutalité.
Un gros death servi par une grosse voix (ma parole ce ne sont pas
des cordes vocales c’est du papier de verre), et du gros son.
Alors que je pensais m’ennuyer ferme et partir, je fus agréablement
surpris (tout est relatif mais quand même). Loin d’aimer
le death je dois reconnaître qu’ils ont un petit plus
par rapport à tous les autres groupes du même acabit
présent ce week-end, et puis rien que pour leur réputation
bestial le coup d’œil valait le coup.
00h30, le groupe qui fait polémique au sein du Fury est
bien là : Slipknot. Que vient donc
faire au sein d’un festoch de musiques extrêmes, donc
inévitablement underground, la musique "mainstream"
et la grandiloquence commerciale de Slipknot ? La réponse
est simple : gonfler le nombre de places vendues pour rentabiliser
la manifestation et quand on voit les efforts faits par l’asso
organisatrice on ne peut pas lui en vouloir de s’être
"fourvoyée" en faisant venir les "vendus"
de chez Slipknot industrie.
L’attitude ne colle pas du tout avec l’esprit du festival,
mais n’en déplaise aux détracteurs, la musique
reste sauvage et a largement sa place (il y a bien Funeral for a
friend!!!). Toujours est-il que si un grand nombre de personnes
semble être venue juste pour les 9 masqués de l’Iowa,
le reste est venu pour leur cracher à la gueule. Non seulement
le groupe n'est pas des plus appréciés, mais en plus
le bruit a couru sur le site : "Attitude odieuse vis-à-vis
des bénévoles, exigence d'une balance sans respect
des horaires, insultes envers les organisateurs, décalage
de tout le planning." Leur compte est bon : un tiers du public
ovationne pendant que les autres sifflent.
C’est sous un fatras sonore de cris et d’insultes (dominantes
il faut le reconnaître) que le monstre à 9 têtes
fait son entrée sur "Sic"
issu du premier album. Les verres et objets en tout genre fusent
vers la scène, les majeurs sont dressés, la salle
est pleine, tout le monde vient quand même voir le phénomène
là où il ne peut tricher : la scène.
Et le résultat est là, malgré des conditions
pas faciles, Slipknot joue le jeu tant bien que mal et assure un
bon show, carré et puissant. Le bassiste et un des gratteux
se chauffent avec les détracteurs les plus virulents, les
invitant à monter sur scène s’expliquer, tandis
que Corey Taylor (chanteur) tente de rester
impassible. Il est là pour les fans de devant et ce n’est
rien que pour eux qu’il revient sur scène pour un "rappel".
Musicalement c’est du Slipknot : "Eyeless",
"Wait and bleed" , "People
= shit" (ou le refrain sera quelque peu modifié
pour nous faire comprendre à ceux de derrière que
ce sont eux la merde), "Duality"
(1er single du dernier album). Quelques nouveaux morceaux et puis
basta, Slipknot se retire après à peine 1h de show.
On assiste à quelques discussions enflammées dans
la fosse entre fans et détracteurs.
En sortant on entend des "on a gagné", effectivement
face à l’hostilité de la majorité du
public, Slipknot a écourté sa prestation, il n’est
qu’1h du matin quand le festival prend fin. Je me dirige le
pas lourd vers la sortie, conscient que ces 3 jours touchent à
leurs fins.
Le bilan est bon et mauvais pour l’asso’ MAIN IN FEST
: environ 25 000 personnes sur les 3 jours ce qui est bien, mais
ce festival leur a coûté beaucoup d’argent (surtout
pour faire venir Slipknot), plus la ville du Mans qui demande bonbon
pour l’accueillir. On ne peut toujours pas dire aujourd’hui
si 2005 verra la 4ème édition du Fury Fest.
En attendant on croise les doigts et on s’incline bien bas
devant une telle réussite et une telle audace.
A l’année prochaine !!!
N.B. : News de dernière minute : on apprend du directeur
du festival que le Fury à été repris par une
structure plus adaptée et que donc l’édition
2005 aura bien lieu.
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