Objectivement, c'est quoi ?
C'est un objet improbable, justement.
C'est du blues, dans l'âme et les sonorités âpres ; c'est psyché dans le sens de la compo ; c'est garage, pour le côté faussement lo-fi et direct, très direct ; c'est teinté de ska, de sonorités synthétiques à rendre fier les rock-popeux baroques des 80's (oui, même ceux qui n'avaient en tête que Berlin), de saturations improbables, de bidouillages impossibles.
C'est carnaval ou quoi ?
C'est pourtant terriblement maîtrisé ; le genre de leçons à donner à tous ces groupes poussifs qui veulent donner dans l'originalité à tout crin, les hybridations improbables surtout excitantes sur le papier.
C'est à ranger pas trop loin des Comets on fire, distordeurs du blues-rock ; de M. Bungle, qui osait tout ; du grand écart aux contorsions les plus complexes ; c'est du rock, rien d'autre.
C'est endiablé, énergique, énergétique, démoniaque.
C'est en dehors des cases, clairement ; rayé ; dans la marge ; brouillonné.
C'est un chant de ruine (sic), c'est un combo mutagène, une bande de créatures issues d'un univers parallèle.
C'est pas possible que ces cinq-là aient écrit un album comme celui-là sans aller voir de l'autre côté des portes de la perception s'il n'y avait pas quelque chose de l'ordre de la perception, d'un élargissement du champ de conscience.
C'est surtout réjouissant, très réjouissant, au final. Et plutôt bon ; et fréquemment indigeste dans le même temps.
Un premier album qui interpelle et interloque ; qui exigera de garder l’œil sur les Morning Teleportation, voilà ce que c'est. |