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puce Festival Paroles et Musiques #20 (édition 2011) - dimanche
Pierre Lapointe - Les Joyeux Urbains - Oldelaf - Mathieu Boogaerts - Syd Matters - Medi - Bernard Lavilliers - Benjamin Paulin  (Saint-Etienne)  dimanche 5 juin 2011

Carnet de bords de scènes #3 (2/2)

Le champagne coule à flot. Ce vingtième festival se termine. Entouré d’amis Fred papote. L’heure est au bilan. En président de son propre jury, Fred s’annonce à soi-même : dans la catégorie soirée historique, le prix revient à la soirée Vingt Ans Vingt Artistes, pour la soirée Zénith pas de doute, première place aux Têtes Raides.

Pour les révélations, la chose est plus délicate… Les concerts à l’Ephémère sont toujours des morceaux de choix… Disons une Palme d’or pour Batlik, un Ours d’or pour Pitiot, un prix du jury pour Les Joyeux Urbains et un Oscar pour Pierre Lapointe.

Pierre Lapointe… Fred est encore sous le charme du concert de midi. Superstar au Québec, Lapointe n’est que peu connu en hexagone, où il se déplace pour quelques dates, seul au piano. Heureusement il s’est arrêté ici, à Paroles et Musiques !

Pierre Lapointe est un poète dépressif à l’humour corrosif contagieux. C’est son créneau. Ses textes sont ciselés, ses doigts semblent avoir été créés en même temps que le piano et sa verve lui assure l’adhésion quasi immédiate du public. Le set intimiste tourne et est bien rodé. Un album live est déjà enregistré et marche fort.

Les entre-chansons fonctionnent à merveille et permettent au public d’entrer plus aisément dans l’univers de chaque chanson. Passant des rires légers aux situations graves, nous "mourrons ensemble", nous nous enivrons "Aux bars des suicidés", nous les enfants fœtus, nous attendons cette renaissance, en pays inuk avec Elisapie Isaac, avec Madame Emilie l’hermaphrodite… Des personnages peu communs pour un concert peu commun. Une belle découverte qui n’a pas fini de nous surprendre !

Fred laisse son esprit vagabonder lorsque le danger se fait sentir ! Coincé au fond de la banquette, il ne peut plus fuir… Floriane est de retour ! Il l’avait évitée pendant trois jours, mais elle l’a retrouvé et veut, elle aussi, déballer sa journée et ses impressions… Fred est sa cible. Elle le coince, le prend en otage et lui raconte sa journée de concert, à lui et à toute la table, qui se demande bien ce qui vient de lui tomber dessus : "Le groupe Les Joyeux Urbains, pour ceux qui ne connaissent pas, est formé par quatre musiciens, tous plus déjantés les uns que les autres.

Musique typique de la chanson française, avec guitares et beaucoup de paroles, certes, mais avec avant tout un humour désopilant dans toutes les chansons et les histoires racontées par les musiciens.

C’est ainsi que l’on a essayé, non sans mal, de comprendre les ventilateurs, de faire de la country en yaourt, ou encore de chanter du tragique sur une musique drôle, avec un remix très personnalisé de "Ne me quitte pas" de Jacques Brel. En bref, un spectacle aussi bien musical que comique, qui a ravi le public du début à la fin. Une petite note pour le talentueux Arnaud Joyet, qui a fait lors du concert quelques chansons en solo remarquées".

Fred acquiesce. C’est vrai que le concert était vraiment énorme. C’est incroyable que si peu de salles ou festivals les programment et qu’après 17 ans d’existence, ils galèrent à sortir leur dernier album…

Quel paysage musical courageux et diversifié ! Peut-être que si Mathieu Chedid les parrainait…

Fred n’a pas le temps de poursuivre sa rébellion du moment, Floriane enchaine : "Après le succès remporté par les Joyeux Urbains, c’est Oldelaf qui a pris le relais. Tout de suite, j’ai observé quelques similitudes étonnantes entre les deux groupes, avec la même chanson de début "Je suis de retour" (sans doute l’ont-ils composée exprès), mais aussi le même genre de chanson loufoque sur les chiens.

Quoi qu’il en soit, Oldelaf représente un bon groupe de chanson française, même s’il me semble parfois manquer d’originalité, et peut-être aussi un peu de Monsieur D. Quelques chansons sont tout de même sorties du lot, comme l’hilarante tentative de faire une chanson remixée, non pas par les machines, mais par leur voix. Malgré tout, le public a gardé sa bonne humeur et n’a pas hésité à se lever et à essayer (je dis bien essayer) de sauter en rythme, et c’est ça l’important !".

Fred tente une sortie : "qui prend une bière ?". Floriane répond : "J’ai continué ma soirée à l’Ephémère par de la bonne chanson française, grâce Mathieu Boogaerts. Accompagné par un bassiste surnommé "Zaf Zaf" (Zaf Zapha), l’artiste a été égal à lui-même : simple, drôle, touchant. Mathieu Boogaerts, c’est avant tout un mec sympa, qui aime ce qu’il fait, ne se prend pas la tête et reste naturel (même quand il tousse accidentellement…). Alors oui, peut-être qu’il est un peu minimaliste et que ses chansons ne veulent souvent rien dire, mais on a apprécié la bonne humeur qu’il sait propager dans le public, son bel accent français lorsqu’il chante en franglais, la chaleur de sa voix, et le charme qu’il dégage dans ses mimiques et ses déhanchés. Son duo avec le bassiste a apporté également beaucoup au concert, par la symbiose et la simplicité qui se dégageait entre les deux musiciens".

Fred essaie de négocier avec son voisin, prétextant un besoin urgent de soulager sa vessie. Big Brother est de nouveau en marche : "Après un bref entracte, le concert de Syd Matters était très attendu par nombre de groupies qui n’ont pas hésité à hurler dès leur apparition (bon d’accord j’en fais peut-être partie…). Ah, c’est sûr, Syd Matters nous a fait voyager. Voix chaude, morceaux doux qui montent en puissance, musique rock, tous les ingrédients étaient réunis pour faire un concert exceptionnel.

Et il faut d’ailleurs rajouter que Syd Matters, ce n’est pas seulement un artiste (Jonathan Morali), c’est aussi et surtout un groupe. Les musiciens avaient tous une grande place dans le concert, et s’échangeaient même fréquemment et avec brio les instruments entre eux. Le groupe a été exactement à la hauteur de ce que l’on attendait de lui, et a réussi à mettre une fois de plus le public en transe. Oui, ceci est une déclaration d’amour, Syd Matters je vous aime !".

Fred a réussi à se faufiler sous la table en direction du bar pendant qu’elle terminait en parlant du dernier concert de la soirée : Medi. "Dès leur arrivée sur scène, les cinq musiciens ont créé une ambiance particulière : cheveux longs bouclés, lunettes de soleil style Ray-ban, slims en jean, on se serait cru de retour dans les années 60 ! Conseil du jour : si vous voulez plaire aux filles, faites la même chose ! Dans la lignée de Charlie Winston avec lequel il a collaboré, Medi, on peut le dire, a fait crier les filles ! Et il faut bien avouer qu’il a une belle voix un peu cassée, une excellente présence qui charme le public, et des musiques énergiques qui font danser. Bon après, c’est sûr qu’il faut aimer…".

Fred se dit qu’heureusement qu’elle ne pouvait pas être à deux endroits à la fois, car si elle avait du raconter le concert de Bernard Lavilliers, le mythe aurait dépassé la légende… ou l’inverse… Ah Bernard… Une bonne soirée au demeurant. Une première partie sympa avec Benjamin Paulin venu occuper l’espace, avec un mélange de Rock, de Rap, de Chanson Française. Fred s’amuse à observer le Zénith assis qui attend la star du jour impatiemment. Dur dur Paulin… C’est un public de grands adulateurs. Quand Bernard apparaît sur scène, ce sont toutes les chaises qui volent, tout le Zénith qui se met debout et la fosse qui se fait envahir. Les photographes piétinés gémissent, la foule lève les bras au ciel. Le Stéphanois est de retour parmi les siens !

Concert carré, musiciens exceptionnels, c’est propre : des tubes, des causes perdues sur musiques tropicales… Cause toujours, c’est gagné d’avance ! Le public est acquis à la cause de leur Lavilliers. Celui de Saint-Etienne, celui de l’usine d’à côté, celui de New-York, celui d’Amérique du Sud, le prolo, l’aventurier… De ses mains d’or il bat l’acier tant qu’il est encore rouge, et ça marche. Le dernier album est bien accueilli et les bonnes vieilles mélodies sont attendues – "On The Road Again", "Noir Et Blanc", "Stand The Ghetto", "Etat Des Lieux", "Melody Tempo Harmony", "La Salsa"… Un superbe cadeau pour les fans. Un sacré concert de deux heures pour les autres, mais qui ne s’offre pas si facilement. Fred qui n’est pas spécialement un admirateur, apprécie le moment musical mais n’est pas touché plus que ça. Les fans prennent tout en bloc, le personnage – celui qui a tout vu, tout fait, tout créé – la prestation et se régalent. Après, de l’extérieur, savoir qui de Bernard ou de la poule a fait l’œuf… Bernard Lavilliers a créé son public, son public a créé Bernard Lavilliers et ils se le rendent bien.

Fred est devant le Magic, prêt à rentrer. Le festival est terminé. Comme beaucoup il attend la 21ème édition et patientera en relisant les chroniques sur froggydelight.com, encore et encore… Il se dit que c’était important d’être là, de soutenir ce festival, les festivals. Que c’est un véritable moment de création culturelle. La création culturelle, ce n’est pas seulement la réalisation artistique, c’est aussi ce qui est créé entre les hommes, ce lien, ce socle que l’on partage. Dans ces lieux, ces moments, on crée de la culture, car on crée des espaces de vie dans lesquels chacun – artiste, spectateur, homme, femme, idiot ou intellectuel – se côtoient, échangent, se rencontrent. Un festival n’est pas une succession de concerts. Un concert n’est pas une succession de chansons. Une chanson n’est pas un produit commercial. Partant de là… n’est-ce pas utile, chacun à son niveau, de se battre pour faire exister et vivre tout ça ? Fred en rentrant se promet, tout comme ces autres festivaliers, ces bénévoles, ces artistes, ces techniciens, ces organisateurs, d’être là encore l’an prochain, pour toute ces raisons et sûrement bien d’autres encore… et d’ici là, faisons-nous tous plaisir à notre tour, en envahissant les festivals à venir, à la recherche de ces tranches de vie musicale… Ce sont des pépites dont nous avons tous besoin !

Allez Fred, bon vent ! Bon vent Paroles et Musiques ! Et rassure-toi : pour tout bagage on a vingt ans, et… en cherchant nos cœurs d’militants, on s’dit qu’on a toujours vingt ans !

 

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En savoir plus :
Le site officiel du Festival Paroles et Musiques
Le Myspace du Festival Paroles et Musiques

Crédits photos (Bernard Lavilliers et Benjamin Paulin) : Cyril Hortala
Crédits photos (sauf Bernard Lavilliers et Benjamin Paulin) : Eric Ségelle (Toute la série sur Taste of Indie)


Cyril Hortala & Lauriane Clément         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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