Découverte du Printemps de Bourges 2009, et Découverte de Mon Eté 2011 : Lyre Le Temps avec Lady Swing. Un subtil mélange de jazz, rap, hip-hop, électro, oui, tout ça en même temps, justement baptisé Nu-Swing par les savants.
A l’origine, un trio, deux DJ et un chanteur, fondus de musique, à la recherche de LA note qui fera trembler les ondes d’ici et d’ailleurs. Et je crois qu’ils l’ont trouvée. Ça donne ce genre de musique qui fait se plisser les oreilles pour en discerner les recoins. Après une introduction à la jazzy contrebasse, une voix de rappeur accroche l’oreille, vite rattrapée par quelques notes de pianos et un rythme électro, et tout se fond, se mélange et s’arrange, c’était "Go down".
Tout au long de l’album, les styles s’avancent et s’effacent, sans tomber les uns dans les autres, comme un ballet parfaitement orchestré par Ry’m, Amorphe et Seconde, trois pseudos cachant les identités de Guter M., Romero O. et Schmitt L. Plus qu’un style, leur création ouvre la porte à un univers entier, peuplé de monstres de la prohibition et de résistants facétieux.
"Mais pour quoi faire ?", allez-vous me demander. Pourquoi profaner des styles en les mêlant plutôt que de les approfondir ? Et je vous répondrais pour les mêmes raisons qui ont poussé du Colomb à traverser un océan : le frisson de la découverte. J’aurai aimé voir pétiller les yeux de ces trois là quand ils ont compris l’or qu’ils détenaient entre leur 6 petites mains toutes pleines de leur 30 petits doigts.
Parce qu’ils ont trouvé la carte au trésor qui les mènera sur des nouveaux sentiers non exploités. Et c’est ce qui me plait le plus dans la musique : tout est encore à écrire, rien n’est acquis, tout est à découvrir, l’infinité de possibilité est à portée de main, il suffit juste de risquer de tendre la main pour saisir une perle, Lyre le Temps en a une, elle s’appelle Lady Swing. Ils ont pris le risque de mélanger leurs talents pour en créer un nouveau. Chapeau.
Seul petit bémol que ma nature épistolaire pose sur cet album : ça manque un peu de vocabulaire tout ça… L’album entier ne parle que de night et de black et de lady et de jazzy… Oui, je veux bien, ça concerne les soirées de noctambules, mais n’y aurait-il pas un peu de richesse à transformer l’instrument vocal en instrument à message ? Ici, la voix semble être un instrument supplémentaire, et même si cela lui sied fort bien, il me semble que l’écoute ne pourrait qu’être améliorée en y ajoutant des histoires. |