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puce Festival International de Benicàssim #17 (dimanche 17 juillet 2011)
Indienella - The Joy Formidable - Noah and the Whale - Veronica Falls - Professor Green - Tannhauser - Portishead - Arcade Fire - Chris Geddes  (Benicàssim)  dimanche 17 juillet 2011

Le temps est mitigé à l’approche de ce dernier soir et on se met presque à craindre la pluie. Le vent se lève, rappelant les mauvais souvenirs de l’édition 2009, heureusement sans conséquences cette fois-ci.

Comme souvent, c’est par un petit groupe Espagnol sympathique que j’attaque la soirée. En l’occurrence, il s’agit ici d’Indienella (qui propose ses titres en téléchargement gratuit sur leur site, ce qui est appréciable). Le duo (Madame à la batterie, Monsieur à la guitare) en rappelle d’autres mais la comparaison s’arrête là. J’avais été séduit sur album par quelques titres énergiques mais leur Lo-Fi garage a du mal à convaincre en live. Les voix ne sont pas toujours très justes et l’ensemble est un peu glacial.

Après une bonne pause (la soirée va être riche et longue, donc mieux vaut se préserver !), je rejoins l’une des révélations de cette année (en ce qui me concerne), les Anglais de The Joy Formidable. Ce coup-ci, pas de déception : la chanteuse est plus que chaleureuse (même si elle finit par en faire des tonnes sur son bonheur d’être là, ça passe !), toute de rouge vêtue et sa voix est aussi claire et puissante que sur album. Le trio fait un barouf du tonnerre (grâce à l’apport de bandes préenregistrées), le son est excellent. Les perles défilent : "Whirring" et "The Greatest Light is the Greatest Shade" ne peuvent que déclencher joie et bonne humeur ! Jamais groupe n’aura aussi bien porté son nom qu’en ce début de soirée.

Je délaisse Noah and the Whale (déjà vus et l’orientation prise dans leur dernier LP ne m’a pas trop convaincu) pour privilégier Veronica Falls dont le premier album sortira en octobre prochain chez Bella Union. Le single Beachy Head est prometteur (un petit côté A Place to Bury Strangers qui ne laisse pas indifférent). Les morceaux sont efficaces en live ("Found Love in a Graveyard", "Starry Eyes") mais leur présence scénique est proche du zéro. J’attends quand même l’album pour me prononcer.

Sorti de la Fib Club, me voilà plongé dans un désert musical, c’est un comble ! En effet, une seule scène est active à cette heure-ci et propose le concert du MC Anglais Professor Green (ou "Prof Green" pour les initiés apparemment). "Concert" est un peu inapproprié, c’est plutôt un Dj set qu’il nous propose, à un horaire assez inadapté. On assiste donc à un enchaînement de tubes (Adele, Eminem…) sans grande valeur ajoutée, et qui conviendrait mieux à l’ancienne Pista Pop vers 4h du matin.

Peu convaincu, j’erre donc sur le site, pour finir par m’introduire fortuitement et pour la première fois sous la tente Jack Daniel. Tannhauser est en train de se produire devant un public dense (mais peu nombreux vu la dimension du lieu) et c’est une belle surprise ! Le groupe Sévillan (comme son nom trompeur ne l’indique pas) fait dans un shoegaze instrumental, proche des compositions de Mogwaï : de lentes montées conduisant irrémédiablement à des explosions sonores fort bien maîtrisées. A suivre. Je les quitte à regret car voilà que s’annonce Portishead, un des temps forts du festival. Je fonce donc me gagner une place de choix sous les étoiles.

La musique du groupe, et surtout celle du dernier album en date Third n’est pas vraiment joyeuse et ne semble pas taillée pour un festival en plein air. Pourtant, ces morceaux sombres passent l’épreuve sans aucun complexe ("Silence" et "Hunter" constituent une ouverture remarquée, et posent immédiatement le décor). Quand on s’appelle Portishead et que l’on dispose en son sein de l’aura de Beth Gibbons, cela permet de bousculer pas mal de préjugés. Le groupe au grand complet va ainsi proposer un set atypique, rugueux, glacial parfois, mais reçu en pleine poire par un public respectueux et sous le charme.

Une Beth spectrale, habitée, dans son attitude caractéristique arc-boutée sur son micro, mène la grande messe et sa voix inchangée et intemporelle retourne les tripes et fait dresser les poils (notamment sur les trésors inoubliables "Sour Times" et "Glory Box"). On en redemande. La relecture des trois albums du groupe (même si Third est nettement représenté, les deux autres ne sont pas oubliés) est accompagnée d’une réalisation vidéo en temps réel du plus bel effet : une captation épurée, en noir et blanc, magique, centrée sur la chanteuse. Seul regret : pas de "All Mine" ni de "Only You"… difficile de satisfaire tout le monde lorsque que l’on dispose d’un tel matériel de base ! Le concert s’achève sur "We Carry On" et laisse des paires d’yeux écarquillés et brillants, sous le choc.

Après ce moment de grâce, place à la magie plus immédiate de la grosse machinerie Arcade Fire. J’attendais de les voir depuis très longtemps (2004 et leur premier album en fait) et c’est avec beaucoup d’excitation que j’assiste à l’installation du barnum de la bande à Win Butler. "Ready to Start" est choisi à point nommé pour ouvrir les hostilités, accompagné d’une vidéo illustrant le thème de leur troisième album : la banlieue. Finie l’intimité de Portishead, la troupe Canadienne est au complet (une bonne dizaine de personnes au total, autant d’instruments divers et variés, interchangeables comme toujours) et va délivrer un grand spectacle festif, pour la dernière date de sa tournée.

Régine Chassagne est partout : batterie, clavier, tambourin, chant et focalise un peu l’attention du monteur vidéo… au détriment de toute l’arrière-garde, très concentrée, responsable pourtant d’une bonne partie de l’atmosphère sonore. Win Butler, quant à lui, se met également bien en scène dans son costume de Monsieur Loyal et ouvre la boîte à tubes dès le troisième titre, avec un enchaînement "Laika", "No Cars Go", "Haiti". Je n’avais pas eu cette impression depuis le concert d’Oasis ici même : une telle concentration de réussites mélodiques est vraiment incroyable !

En trois albums dont pas grand-chose à jeter, le groupe est arrivé au sommet de la pop internationale et on comprend bien pourquoi ce soir le set est parfait, tant dans le choix des titres que pour la qualité du son et des vidéos. Neon Bible, peut-être le plus léger des trois albums est presque oublié (trois titres seulement), le premier étant joué quasiment en intégralité (notamment les obligés Neighborhood #1, 2 et 3). La foule compacte réagit, scande, danse, chante, lève le poing en cadence et le spectacle doit aussi être impressionnant vu de la scène. Le groupe alterne avec aisance puissance et titres plus sobres (piano / voix).

Après plus d’une heure d’euphorie, ils se retirent brièvement, avant de revenir sous les clameurs et les fumigènes (jamais vu ça en festival !) qui vont affoler la sécurité. Un "Wake Up" brillamment exécuté, suivi d’un "Sprawl II" d’anthologie (où même l’agaçante Régine et ses chorégraphies de boite à musique enchantent le public) clôturent une bien belle soirée.

Après ces deux prestations mémorables, je préfère en rester là pour cette 17ème édition (après un court passage devant le DJ Set de Chris Geddes, un des membres de Belle and Sebastian, qui ressuscite Pop Corn et quelques morceaux improbables des années 80).

Il est temps de tirer un rapide bilan : peut-être un peu moins de (bonnes) découvertes qu’à l’habitude, quelques déceptions au niveau des têtes d’affiche mais une poignée de concerts émouvants qui laisseront des traces. Au niveau de l’ambiance, le retour en force du public Espagnol et les traditionnelles cohortes Anglaises ont gonflé la fréquentation, rendant la circulation parfois difficile. La météo plus capricieuse qu’à l’accoutumée est peut-être aussi responsable d’une atmosphère un peu lourde, parfois étouffante, effaçant un peu la traditionnelle convivialité qui fait le charme et la réputation du FIB. A surveiller de près dès 2012 !

 

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En savoir plus :
Le site officiel du Festival International de Benicàssim
Le Myspace du Festival International de Benicàssim

Crédits photos : Franck Batalla


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