Peter Case, c'est tout l'histoire du rock'n roll en quelques lignes : du folk, du rock, des textes contestataires un rien rêveurs et jamais vraiment en colère, comme notre époque désabusée ne saurait plus les faire ; c'est de la guitare, de la batterie, des couplets-refrains bien sentis avec souvent un peu d'harmonica ou de banjo par-dessus tout ça ; c'est une voix éraillée par autant d'alcool à consommer avec modération que de tabac qui nuit gravement à la santé ; c'est un groupe; les Plimsouls, depuis longtemps débandé, mais dont la légende, pourtant relative, s'attache encore à son frontman, après plus de quinze années de carrière solo ; c'est un musicien né en 1954, qui n'a probablement jamais rien fait d'autre de sa vie que de la musique, avec évidence, parce qu'Elvis avait allumé la mèche et Dylan avait fourni la poudre.
Avec The Case Files, ce sont douze pistes rares sortis des valises de Case qui sont rassemblées : démos, pistes studio écartées, lives et autres pépites (reprises de Bob Dylan, des Rolling Stones...) qui feront le bonheur des aficionados, s'il en est. Pour nous autres, pauvres mortels, qui ne sommes pas totalement de ce sérail-là, ce sera une bonne occasion, tout simplement, d'entendre de savoureuses tounes rockeuses au parfum d'antan.
Entre ballade en nostalgie et frissons en cuir et noir. Mention particulière dans cette collection à "The End", reprise non pas de Jim Morrison et ses Doors, mais d'Alejandro Escovedo, autre rockeur bien droit les deux pieds dans le mythe. Un savourera également le récitatif "Kokomo PrayerVigil" et l'un peu fou "Let's turn this thing around". |