C'est de Suède, encore, que vient ce Prince of Assyria. Contrairement à ce que pourrait suggérer le nom du groupe, on ne fait pas vraiment dans la world musique donc sur ce Missing Note, si ce n'est sur "Emotion laces" et son moment un brin arabisant.
Ninos Dankha fait plutôt dans la folk, voire la pop à tendance mélancolique.
De prime abord, ce qui viendra charmer nos délicats tympans, c'est le timbre de voix. Viril mais pas trop grave, sensuel et séduisant, il n'est jamais forcé et l'ensemble ressemble à un murmure que le bellâtre aurait entrepris de chanter à l'oreille de sa belle.
L'ensemble s'approche parfois de l'irlandais Perry Blake ("Tears of joy"). Musicalement, la douce mélancolie nous ramène vers des territoires jadis conquis par Red House Painters ("Emotion laces") ou The Walkabouts ("Waltz life").
Sur "Sail the ships away", la luxuriance des arrangements font penser à la collaboration de Fitzcarraldo Sessions avec El Hijo de Migala tant dans les orchestrations à la Calexico (trompettes obligent) que par le timbre de voix. On pourrait rajouter le charisme et la puisance vocale de Matt Berninger de The National sur "Sleep tight".
Pour autant, ces références sont plus du fait de l'auditeur (moi en l'occurrence, vous selon votre propre culture musicale) que de l'auteur qui ne me semble pas avoir jamais cité ces gens là.
Encore une fois, tout ici est au service de la voix, réussite de l'album joliement mise en scène par les arrangements.
Joli style donc, très agréable à écouter, élégant et touchant sans en faire trop, abordable de par les mélodies mais pas mainstream car évidence mélodique ne rime pas ici avec solution de facilité et grosses ficelles. Un beau moment et un bel artisan. A suivre assurément. |