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Interview  (Paris)  août 2004

Alexandre Lacouture est le jeune auteur de la pièce "Call me call girl" actuellement à l'affiche du Théâtre des 3 bornes. Enfin, quand même quelques années de plus que sur cette photo ...mais si peu... et le même sourire.

Il enchaîne pièce sur pièce avec talent et une volonté tenace et réaliste. Enfant de la télé et des sitcoms, il flaire l'air du temps et ambitionne de dépoussiérer le théâtre conventionnel.

Nous l'avons rencontré pour qu'il nous dévoile un peu ce qui se cache derrière ce regard déterminé.

Comment êtes-vous venu au théâtre et à l’écriture ?

Alexandre Lacouture : Cela fait à peine 2 ans que je travaille dans le théâtre. J’avais pris quelques cours de théâtre en amateur et un jour avec un camarade, Vincent Duquesne, nous avons décidé d’écrire une pièce qui s’est appelée "Le sofa de Sofie". De fil en aiguille, nous avons réussi à monter une équipe pour jouer cette pièce. Des divergences artistiques nous ont conduit à monter chacun notre version de la pièce. J’ai donc monté "Le sofa de Sofie V2" qui est basée sur la même trame mais qui comporte un personnage de moins et quelques développements supplémentaires. Grâce aux comédiens qui ont accepté les rôles, j’ai réussi à professionnaliser mon projet et nous avons pu jouer à l’Aktéon. La pièce a bien marché et puis nous l’avons reprises au Mélo d’Amélie où elle a bien moins marché. C’était plutôt un beau succès d’été. Nous avons fait 74 représentations.

Quelle est la genèse de "Call me call girl" ?

Alexandre Lacouture : Immédiatement après" Le sofa de Sofie", j’ai enchaîné sur l’écriture de ma seconde pièce qui s’appelait à l’origine "L’incroyable aventure de Mattéo Rimet", un titre peu évocateur et trop long. J’ai de nouveau monté une équipe en recherchant les comédiens via internet sur des sites de casting tels que Casting surf, Casting system et surtout le pont des artistes qui malheureusement n’existe plus. J’ai donc rencontré des comédiens, organisé des auditions, fait la mise en scène et nous avons joué au café-théâtre Le bout.

Grâce à Alexandre Delimoges ce théâtre est un formidable tremplin pour les jeunes. La pièce a reçu un très bon accueil ce qui nous a permis de réinvestir les bénéfices pour présenter la pièce dans un théâtre plus grand. Nous avons fait 3 show-case au Théâtre Galabru. Nous avions invité Alain Miro de Staff Productions et Michel Salardenne le directeur du Théâtre des 3 bornes. Alain Miro a souhaité que la mise en scène soit revue par un metteur en scène professionnel et c’est donc Isabelle Legueurlier qui a assuré la mise en scène du spectacle. Actuellement Paul Séré est le seul comédien qui faisait partie de la première distribution, les autres ayant d’autres engagements.

Vous aviez dès l’origine l’intention de devenir un professionnel du théâtre ?

Alexandre Lacouture : Au début, c’était plutôt une gageure. Devant le succès rencontré, car nous avons eu la chance du débutant, j’ai continué. D’autant que quand j’ai redémarré, en quelque sorte, en solo, j’ai eu la chance de rencontrer des comédiens professionnels qui m’ont permis de progresser dans ce métier et de faire les rencontres qui sont indispensables dans ce métier.

Cependant au début, vous vous êtes néanmoins investi à fond dans ce projet ?

Alexandre Lacouture : Oui. Et puis pour ma seconde pièce, je bénéficiais déjà de l’expérience acquise lors de la première.

Les deux pièces sont de la même veine ?

Alexandre Lacouture : Non." Le sofa de Sofie" s’apparente davantage à un sitcom transposé au théâtre. C’est une pièce plus bon enfant avec moins de rebondissements.

Dans vos notes d’auteur vous écrivez :" Faire du neuf avec du vieux". Pensez-vous que tout à déjà été écrit en matière théâtrale ?

Alexandre Lacouture : Mes références sont, malheureusement, plus télévisuelles que théâtrales. Les sitcoms s’apparentent à du théâtre mis en images. Ainsi un des premiers sitcoms français Maguy était interprété par des comédiens de théâtre. Je suis bien sûr influencé par des sitcoms américains comme Parker Lewis qui sont créatives et inventives. Et puis je voulais me démarquer du théâtre pas par vanité mais par envie.

Que vouliez-vous faire avec "Call me call girl" ?

Alexandre Lacouture : En premier lieu, je voulais éviter toutes les faiblesses de la première pièce qui comportait une trame très légère. J’ai donc voulu écrire une comédie pleine de rebondissements, d’histoires imbriquées, avec de nombreux personnages, pas forcément présents sur scène, des effets et surtout une écriture un peu plus pointue.

Quel a été l’apport d’Isabelle Le gueurlier ?

Alexandre Lacouture : Elle a fait un gros travail en termes d’encadrement et de direction d’acteurs car ma mise en scène initiale était faite de bric et de broc et nous démarrions avec de jeunes comédiens. Elle a également su trouver une dynamique en terme de rythme pour que le spectacle soit homogène sans baisse de régime. De plus, elle est très ouverte aux attentes des autres car elle arrivée sur un projet qui était déjà formé.

La pièce a-t-elle connue des remaniements du fait justement qu’elle a été reprise et ce avec une autre distribution et un autre metteur en scène ?

Alexandre Lacouture : Oui. Enormément. A peu près 30 % du texte a été ajouté après les premières répétitions. Cela concernait surtout les développements de l’histoire, l’épisode sur la révélation divine. Et puis il y a eu que quelques réajustements pour tenir compte de la nouvelle distribution. Cela étant c’est une pièce dont la structure permet des ajouts, par exemple dans l’hypothèse d’un format plus long que celui d’une pièce de café-théâtre.

Et la référence à Tarentino ?

Alexandre Lacouture : C’était pour le gag bien sûr mais aussi parce que j’apprécie beaucoup son travail. Quand on voit "Kill Bill" ou même "Pulp Fiction", on constate qu’il se permet tout, même de reprendre ce qui a déjà été fait tout en créant une œuvre très personnelle. Il a cette audace. Dans la pièce, j’avais envie d’insérer des flash-backs pendant lesquels il ne se passe rien, le tout se recoupant et prenant un sens lors du dénouement. Cela étant, je ne peux pas vraiment me permettre cette démarche.

Quelle est la programmation prévue pour "Call me call girl" ?

Alexandre Lacouture : La programmation initiale au Théâtre des 3 bornes est prévue jusqu'au 11 septembre. Nous attendons les quinze prochains jours pour voir si des prolongations sont envisageables.

Pour le moment, alors que nous sommes en pleine période de vacances estivales, le public est au rendez-vous. Avez-vous démarché d’autres salles éventuellement plus grandes ?

Alexandre Lacouture : Pour le moment je me consacre à l’écriture. Je laisse le soin au producteur de planifier la programmation de la pièce. Je donne mon avis bien évidemment mais la décision est prise par le producteur.

Quels sont vos projets d’écriture ?

Alexandre Lacouture : Je suis actuellement dans la phase d’écriture d’une comédie romantique dans la veine de "Love actually" de Richard Curtis. Il s’agira donc d’histoires d’amours croisées sur fond d’humour anglais, un peu décalé. Le titre provisoire est "Urban romance". Par ailleurs, je prends le contrepied de "Call me call girl" dans laquelle il y avait une abondance d’histoires, beaucoup d’effets sonores et 4 comédiens. Il n’y aura que 2 comédiens, peu d’accessoires, et les dialogues seront davantage calqués sur ceux de la vie ordinaire.

Et puis il y a un one man pour Paul Séré qui est en cours d'écriture. Il sera écrit par Paul, Fréderic Tes et moi-même. Cela s'appelle "Comment je suis devenu grand". C'est l'histoire d'un comédien qui explique pourquoi il est devenu comédien. C'est à cause d'une fille à l'école maternelle, et tout le long de sa vie cela le motive pour réussir dans sa profession de comédien...

Pensez-vous que ce genre d’histoires et d’humour puissent intéresser le public français ?

Alexandre Lacouture : Au début, je suis allé voir "Love actually" un peu à reculons. Et puis je me suis rendu compte que ce n’était pas du tout culcul la praline. Les personnages sont attachants et on a envie de croire à ces histoires même si elles sont peu réalistes. J’ai envie de travailler dans ce registre.

Toujours la comédie néanmoins ?

Alexandre Lacouture : Oui mais moins dans l’éclat de rire.

Quels sont les auteurs dramatiques que vous appréciez ?

Alexandre Lacouture : Comme toute la génération des moins de 30 ans, je suis sensible au jeu des comédiens et aux dialogues des séries télé comme Friends. C’est original et efficace.

Avez-vous le sentiment ou la volonté d’écrire pour une certaine catégorie de public ? de cibler en quelque sorte votre public ?

Alexandre Lacouture : Pas spécialement de catégories d'âges mais une catégorie de personne : les personnes qui ont une image du théâtre un peu "ringard" (les piéces de Georges Beller et autres etc...), je veux leur montrer que d'autres genres de pièces existent ("J'aime beaucoup ce que vous faites", "Le Carton", "Cyrano 2", etc...) plus modernes et dans l'air du temps.

Dans call me call girl vous avez écrit des dialogues qui sont percutants. Comment éprouvez l’efficacité de ces dialogues ?

Alexandre Lacouture : En fait, j’écris séparément l’histoire et les parties drôles. Ensuite, j’insère les blagues dans l’histoire et je remanie l’ensemble.

Quel enseignement tirez-vous pour le moment de vos débuts dans ce métier ?

Alexandre Lacouture : D’une part qu’il est toujours possible de monter un projet dès lors qu’on est tenace et surtout réaliste. Débuter n’est pas aisé mais il ne faut pas croire que toutes les portes vont s’ouvrir facilement alors que vous êtes totalement inconnu. De plus, il ne faut pas être ni trop ambitieux ni trop exigeant en pensant par exemple pouvoir jouer immédiatement dans de grandes salles et toucher des cachets prestigieux en sachant que nous n’exerçons pas des métiers de salariés. Et puis, je crois que les projets qui aboutissent sont rarement ceux d’un homme seul. Ce sont des projets d’une équipe comme par exemple celle des pièces "Le carton" ou "La mère juive".

D’autre part, je voudrais remercier les personnes qui m’ont aidé comme le directeur du café-théâtre Le Bout, Alexandre Delimoges qui m’a répondu sur le net quand j’ai posté sur des forums pour savoir comment faire jouer ma pièce et qui m’a donné la chance de pouvoir jouer dans sa salle dans des conditions financières abordables.

De même je voudrais remercier Michel Salardenne de la confiance qu’il m’a témoigné en acceptant de programmer la pièce et mon producteur qui a pris les risques financiers. Et puis les comédiens de la première distribution qui ont essuyé les plâtres et participé au projet alors qu’il n’était encore soutenu par personne : Marc Lamigeon, Hélène Liber, Marie Monziols et Paul Séré. Je regrette de n’avoir pas pu mener au bout le projet avec eux.

 

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En savoir plus : http://www.kasdedi.com


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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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