Soyons mauvaise langue dès le départ, le problème majeur d'un disque reposant sur le balafon est bien évidemment le balafon. Je vois alors déjà les détraqueurs me détraquer : "Oui, mais tu ne peux pas comprendre, le balafon c'est plus qu'un instrument blablabla, et puis pourquoi tu chroniques un disque de balafon si tu n'aimes pas le balafon...".
J'anticipe donc et détraque les détraqueurs avant qu'ils ne le fassent : "Premièrement, j'ai un Balafon chez moi, et il prend très bien la poussière. Rapport de cause à effet car qui a envie d'écouter un disque de Balafon ? Mise en situation : chérie, j'ai envie de faire l'amour, déshabille-toi vite pendant que j'insère un disque de balafon dans la platine afin que notre rapport soit optimal !".
Soyons sérieux : personne n'a envie d'écouter un disque de Balafon, alors personne n'achètera un disque de Balafon, alors personne ne devrait produire un disque de Balafon. Alors pourquoi ? Pourquoi avoir produit un disque de balafon ? Quel est l'intérêt de ce disque ? Car soyons franc, autant la musique africaine a toujours eu un interêt (en particulier à mes yeux, c'est dire !) et de nombreux disques consacrés à un instrument unique comme la Kora, ou encore la Darbouka, alors pourquoi pas le balafon finalement. Et il y a de très bons disques sortis récemment qui le prouvent, comme Humbling Tides de Stranded Horse, mais là non seulement, ça n'est pas intéressant, mais en plus c'est d'un mauvais goût incroyable. Le lo-fi a toujours été une bonne chose et a permis à de nombreux artistes de pouvoir s'exprimer avec franchise, mais ici tout cela sonne comme consciemment roots et sonne au final comme un intellectualisme peu fondé et masturbatoire. L'on pense à l'affligeante guitare éléctrique sur la pénible reprise de "Requiem pour un con", et au son du balafon durant l'intégralité du disque.
Alors bordel, pourquoi sortir un disque de balafon si en plus il est volontairement raté ? Il n'est pas impossible que je n'ai rien compris, mais toujours est-il que ce disque m'a profondément enervé et qu'il ne reste à mes yeux qu'une vaste blague, et ce même après plusieurs écoutes pertinentes. |