Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Brian Wilson
Casino de Paris  (Paris)  mardi 20 septembre 2011

Un concert de Brian Wilson ? A priori cela ne m'emballait pas plus que ça. Enfin, disons que dans les grands mythes de la pop rock, je me focalisais plus sur un autre Brian, Setzer, l'homme qui a relancé le rockabilly dans les années 80-90, d'abord au sein des Stray Cats puis avec le Brian Setzer Orchestra, véritable machine de guerre à foutre le feu sur scène. Certes, l'homme à la banane et à la gretsch, rare en france, s'est produit fin juin dans notre belle capitale, mais à un moment où une certaine louise M devait arriver.

Et puis et puis, grâce au phrasé d'un pote "expert" des vieux rockeurs qui nous a narré la venue du chanteur des Beach Boys à Dublin le mois dernier, je n'ai pu résister. Bon, il faut dire, ayant eu la bonne idée de me plonger dans le génie musical de Pet Sounds il y a 5 ans, l'excitation de voir une légende sur scène était forte. Considérons aussi le caractère unique d'un concert de Brian Wilson, qui a sombré dans la folie et en est miraculeusement revenu, à l'inverse de Syd Barrett, par exemple. 4 jours avant la date - donc le 20 septembre - je dégotte donc deux précieux sésames, pour mézig et un autre pote, Fran.

Brian Wilson fait ici une tournée dont le but est de revisiter des compositions de George Gershwin. Et il enchaînera ensuite avec des reprises des Beach Boys.

A peine arrivés dans la salle et installés dans les petits sièges cosy du Casino de Paris, au son de la cloche à 20h et des broutilles, que la formation débarque sur scène derrière Brian Wilson, ça ne rigole pas, il y a un timing attention.

Claviers en tout genre, violons, guitare, batterie, choeurs, plus d'une dizaine de ziquos sont présents sur scène, vraiment impressionnant. Les Rhapsody in Blue, Summertime, et autres nombreux standards dont je ne connaissais pas les noms (à l'inverse de Fran, calé en Gershwin) vont être réinterprétés brillamment par cette formation, d'une manière un peu moins jazz et classique et plus pop.

Mais de la pop délicate, fine, avec des passages de violons (qui concluent les morceaux de superbe façon), des arrangements de toute beauté. Ou alors en utilisant des styles musicaux divers, façon crooner à l'américaine années 50, gospel, mambo ou bossa nova. On assiste là un peu éberlué à une grande variété musicale, où tout y passe, de nombreux textures de claviers aux choeurs, des parties incroyables de xylophone en passant par la flûte traversière. Et tel un grand chef d'orchestre, très vite on voit bien que Brian se fait plaisir (plus que sur ces propres morceaux où on ne le sentira pas toujours à fond, si tant est qu'on puisse dire qu'il soit à fond, bon c'est à sa manière).

Fin de la première partie au bout de trois quarts d'heure et la façon dont les titres de Gershwin (à ce niveau là, on ne parle plus de reprise) ont été revisités confirme bien là tout le génie de Brian à maitriser l'art de la composition. En 5 mots, ce fut la grande classe !

Lorsque vint minutes après cet hommage le groupe revient avec son armada de ziquos pour balancer les vieux standards de surf music du début des garçons de la plage, j'avoue être moins dedans pendant quelques morceaux car, même si bien entraînants, j'avoue n'avoir jamais eu de gros intérêt pour ces morceaux chantés en "choeurs" que j'ai toujours trouvés un peu naïfs, un peu datés.

Mais n'oublions pas qu'il s'agit là de morceaux du début des années 60, les premiers de ce qu'on a appelé la pop music. Il faut reconnaitre le talent des gars autour de lui, leur incroyable enthousiasme, leur rythme amenant ces reprises à un niveau technique souvent supérieur aux originaux. La force du concert, c'est l'enchainement des morceaux à une vitesse incroyable pour ne pas perdre l'intensité, l'intelligence et la discrétion de Brian Wilson à présenter rapidement chaque morceau. Une dizaine de morceaux de la période 63-65 va ainsi être executée devant le public debout, jusqu'au point d'orgue, le classique "I get around" excellemment claqué.

Et dans la foulée, le gros quart d'heure "Pet Sounds", juste magique ! Rien que le morceau éponyme, ce "Pet Sounds" instrumental et sa touche bossa, quel génie pour l'époque ! D'autant qu'ici, le final aux percus et au sax n'en est que plus savoureux. Juste après les vieux standards sympatoches évoquant les bagnoles, le soleil et les nanas californiennes, on se rend compte combien Pet Sounds avait pris un virage plus complexe, avec ses mélodies envoûtantes, et ses instruments "nouveaux" pour l'époque. Brian, tel un chef d'orchestre minutieux, restitue tout cela devant nos yeux, avec "Sloop John B", "Wouldn't it be nice" ou le fameux "God only knows" sur lequel, pourtant, Brian coince sur les aigus.

Dommage car les cuivres et les grelôts de ce morceau donnent encore plus les frissons en live. Mais pas grave, car autour du bonhomme, il y a suffisamment de voix pour prendre le relais quand il faut, sans que le patron des Beach Boys ne saborde le morceau par son timbre limité, le pauvre.

Juste après "God only knows" survient cet incroyable "Heroes and villains", tout droit sorti de Smile, la pépite de Brian Wilson, composé après le Sgt Pepper's des Beatles en 1967, stoppé net et seulement sorti en 2003. Dans ce titre, c'est lyrique, pop, des bruits de cirque et fanfare font intrusion, cette composition est énorme ! "Good vibrations" sur lequel tout le monde se fait plaisir ponctue le concert.

Mais le rappel ne sera que plus appréciable, débuté par un "Johnny B. Goode" qui ferait danser Chuck Berry dans sa tombe. Derrière, encore quelques standards des Beach Boys, "Surfin' USA" et "Fun fun fun" joués les doigts dans la prise. Brian revient une dernière fois pour "Love and Mercy", un titre rare.

Alors effectivement, Brian paraissait largué à bien des moments, la démarche saccadée, l'attitude d'un pantin montrait qu'il n'était pas encore au mieux physiquement et psychologiquement. Assez souvent il ne chantait pas ou pas en mesure de continuer le chant mais il dégage ce petit quelque chose de respectable quand il faut et il a réussi à monter une formation qui force le respect techniquement, pour exécuter les joyaux qu'il a composés il y a plus de 45 ans. Car ce type a inventé la pop et l'a élevé à un niveau incroyable - et indirectement celui des Beatles - il fallait être là ce soir.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

Brian Wilson en concert à L' Olympia (14 mars 2004)

En savoir plus :
Le site officiel de Brian Wilson
Le Myspace de Brian Wilson


Yannick Maquenhen         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :


# 05 mai 2024 : Profitons des ponts pour lire, écouter, visiter, applaudir...

De pont en pont, voilà du temps libre à utiliser pour se faire plaisir avec de la musique, des livres ou des spectacles.
Pensez aussi à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

nouvel épisode du Morceau Caché intitulé "Session de rattrapage 6"
"Le souffle de l'Hybris" de AA & Les Oneiroi
"Murmuration" de Darius
"Creatures lies" de Isolation
"On ne sait jamais" de Jéhan
"Newcastle" de Prudence Hgl
"Colliding spaces" de The Everminds
quelques clips : Comédie Noire, Hermetic Delight, Gogojuice, Cosmopaark, l'Ambulancier, No Money Kids
et toujours :
"Edgar is dead" de Edgar
rencontre avec Johnny Carwash qui était en concert avec TV Sundaze à Saint Etienne
"J'irais ailleurs" de Les Soucoupes Violentes
"Sublimer" de Marine Thibault
"For once" de Mélys
"Tu sauras pas quoi faire de moi" de Olivier Marois
"Boomerang" de The Darts

Au théâtre :

les nouveautés :
"Un mari idéal" au Théâtre Clavel
"Chère insaisissable" au Théâtre Le Lucernaire
"La loi du marcheur" au Théâtre de la Bastille
"Le jeu des ombres" au Théâtre des Bouffes du Nord

et toujours :
"Capharnaüm, poème théâtral" au Théâtre de la Cité Internationale
"Jean Baptiste, Madeleine, Armande et les autres" au Théâtre Gérard Philipe
"Majola" au Théâtre Essaïon
"Mon pote" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Tout l'or du monde" au Théâtre Clavel
"Dans ton coeur" au Théâtre du Rond Point
"Du pain et des jeux" au Théâtre 13 Bibliothèque
"Vernon Subutex" au Théâtre des 2 Rives
"37 heures" au Théâtre la Flèche
"Fantasmes" au Théâtre La Croisée des Chemins
des reprises :
"Rembrant sous l'escalier" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"L'esprit Coubertin" de Jérémie Sein
et toujours :
"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Après minuit" de Gillian McAllister

"C'était mon chef" de Christa Schroeder
"L'embrasement" de Michel Goya
"Nouvelle histoire d'Athènes" de Nicolas Simon

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=