Début de festival
incertain mais l'averse est de courte durée. Peu de conférences
de presse aujourd'hui à part dEUS et, en guest surprise,
Brigitte Fontaine, la Reine des Kékés
en personne qui a quitté son bord de mer pour venir patauger
dans la gadoue malouine.
Moment ô combien drôle et roboratif car la reine, venue
présenter son nouvel album Rue Saint
Louis en l'île, n'a pas sa langue dans sa poche !
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La conférence de presse de Brigitte Fontaine
Nous attendons ensuite patiemment le début des concerts
en découvrant le site du Fort Saint Père, toujours
plus étendu et plus fréquenté mais qui s'avérera
au final trop exigu pour contenir un flux grossissant de festivaliers
lors des concerts phares.
Le premier groupe qui a donc la difficile tâche d'ouvrir
les hostilités devant un public encore clairsemé sera
Now it's Overhead.
Et entre nous ce n'est pas un choix judicieux pour se mettre en
jambe. Ce juvénile (sont-ils même majeurs ?) groupe
anglais, dont le chanteur aux boucles rousses se complaît
à nous montrer sa guitare revêtu de jean, propose une
soupe réchauffée de brit pop insipide.
Si
sur les premières mesures, elle est vaguement entraînante
et permet de se détendre un peu les guibolles en attendant
le Beta Band, elle lasse assez vite et se transforme en musique
d’ambiance pendant que les festivaliers achètent leurs
jetons pour se payer des bières et des sandwichs.... mais
surtout de la bière semble-t-il (jetons rouges la bière,
jetons blancs la bouffe) ...
Tout le monde sait que c'est la dernière tournée
pour le Beta Band avant leur séparation
après presque une décennie de bons et loyaux services
dans le monde de la pop anglaise bricolo décalée.
Nous attendons donc leur prestation avec une certaine impatience
et un petit pincement au coeur avec cette triste impression d'assister
à une page qui se tourne.
Même si le concert n'a rien de spectaculaire, si ce n'est
le look toujours aussi déjanté des musiciens, le son
est excellent et les titres s'enchaînent sans fioriture.
Si
le dernier album Heroes to Zeros
est bien représenté, nous aurons aussi droit à
un concentré de leurs meilleurs titres au rang desquels le
désormais célèbre "Squares"
tiré de l'album Hot shots II.
Vous savez cette musique qui a fait les beaux jours des produits
laitiers et qui ressemble étrangement au "Glory
Box" de Portishead.
La nuit est complètement tombée maintenant sur le
festival et ce n'est pas sans une certaine impatience que l'on attend
l'arrivée des Kills qui justement
nous confiaient préférer jouer la nuit que le jour,
surtout dans des festivals en plein air.
VV
et Hotel arrivent donc sur scène
sous les acclamations du public, VV sous un grand chapeau façon
Bardot année 69 et Hotel fidèle à lui même,
à la scène comme à la ville.
Le dandy punk anglais fait hurler la guitare tandis que VV sous
son chapeau, qui volera bien vite, s'échauffe doucement.
On perçoit d'ailleurs la charge émotionnelle, sensuelle
même, quand elle tourne en rond sur la scène comme
une lionne en cage.
Encore
plus brut que l'album mais au détriment de la mélodie,
les Kills électrisent le festival pour ne pas dire l’érotisent
lorsque dans un duel au corps à corps, à peine séparé
par la guitare, VV et Hotel s'effleurent de façon très
suggestive.
Le final sera d'ailleurs à l'avenant quand Hotel à
genoux maniera sa guitare face à VV allongée sur la
scène.
Malheureusement la guitare finira pas se débrancher ce qui
gâchera un peu la sortie du groupe le plus sulfureux du festival,
n'en déplaisent aux fans de Peaches.
Cependant malgré cela, le duo est dans son univers et ne
communique pas de manière festive avec le public à
tel point que l'on a un peu l'impression d'assister à leur
concert à l'insu de leur plein gré, un peu comme derrière
un miroir sans tain où le duo ne se rendrait pas compte de
notre présence, même si Hotel chausse de superbes lunettes
de ski (ou de métallurgiste ?) tandis que sous son chapeau
VV prend la pause l'espace d'un morceau.
Un
bon concert au final mais dont nous attendions plus ne serait ce
que pas rapport à leur prestation parisienne même si
"Black Rooster" et "Fuck
the People" restent quand même assez impressionnants.
Sans doute que l'esprit festival en plein air, moins intimiste
qu'une salle classique, se prête moins à ce genre de
prestation.
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La conférence de presse des Kills
Tom Barman et ses compères de
dEUS eux ne sont impressionnés
ni par la taille de la scène ni par le public agglutiné
qui les attend de pied ferme (plus de 9 000 personnes d'après
les organisateurs de la Route du Rock étaient présentes
ce vendredi).
Nous étions plus ou moins sans (bonnes) nouvelles de dEUS
depuis The Ideal Crash, superbe
et très personnel album à l'issue duquel l'avenir
de dEUS était pour le moins incertain. Mais la diaspora de
dEUS n'a pas eu raison d'eux et c'est avec 4 titres nouveaux, à
paraître sur leur prochain album que le groupe arrive donc
sur scène.
En
grande forme les dEUS donc pour un concert en forme de best of.
Que des classiques (trop pour les puristes) assortis, donc, de quelques
nouveaux titres.
Nouveaux titres dont nous avons pu constater l'efficacité
et qui mettent l'eau à la bouche.
En effet, la relative noirceur de The Ideal Crash semble bien loin
et ce sont des morceaux très rock n roll que nous ont offert
les dEUS.
Si le son estampillé dEUS reste très présent
le groupe semble élargir néanmoins son champ de vision
et la collaboration récente de Tom Barman avec 2 membres
de Sixteen Horsepower pour le projet
"Short stories" de Lilium
est peut être à rapprocher du son des titres très
rock entendus ce soir. Un son dense, puissant et mélodique.
"Theme from Turnpike" en
intro aurait suffit à notre bonheur, mais la suite est du
même acabit et dEUS réussit non seulement le meilleur
concert de la soirée mais assurément un des meilleurs
du festival et redonne du même coup le sourire à ses
indéfectibles fans qui attendent désormais l'album
avec impatience !
>> La conférence de presse de dEUS avec Tom Barman
La nuit est tombée sur le fort depuis bien longtemps quand
l'équipe des LCD Soundsystem arrive
sur la scène.
Du clavier, beaucoup de percussions, de la guitare, un chant très
spécial : c'est à un étrange melting pot auquel
les festivaliers assistent ébahis.
Et c'est finalement au son des mixes de RJD2
que les noctambules pourront danser sous les étoiles jusqu'au
bout de la nuit.
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