Spectacle jeune public d’après Cervantès interprété par Eva Castro dans une mise en scène de Isabelle Starkier.
Un drap remue au centre de la scène. Et là apparaît, tel sorti des montagnes, Don Quichotte de la Manche, bientôt rejoint par son fidèle écuyer Sancho Panza.
L’histoire qui nous est racontée est donc bien celle du célèbre chevalier errant en quête d’exploits (et de sa "Dulcinée") qui, sur Rossinante son vieux cheval, s’en va défier les géants (à moins que ce ne soient des moulins…).
L’adaptation efficace d’Isabelle Starkier respecte l’œuvre originale de Miguel de Cervantès et met l’accent sur les épisodes spectaculaires (et charnières) du chef d’œuvre de l’auteur espagnol.
Seule sur scène, la comédienne Eva Castro, avec une vivacité permanente, captive par sa gestuelle et ses mimiques. Et interprétant tous les personnages tantôt en français, tantôt en espagnol, parvient à nous transporter dans ce splendide univers onirique résultant de la belle scénographie et des superbes pantins d’Anne Bothuon, dans lequel "Quichotte" s’invente des adversaires imaginaires pour son seul spectateur qui, après un bref exercice du pouvoir sur l’île du Baratin, reprendra sa liberté et partira retrouver son maître, lié à lui par une indéfectible amitié.
Malgré des rencontres pittoresques, dont celle de l’effrayante duchesse, qui voudront le désenchanter, le chevalier continuera coûte que coûte son impossible quête, fidèle à ses convictions jusqu’au bout, justicier grotesque et touchant, idéaliste et fou.
Isabelle Starkier, comme elle l’avait fait pour "Scrooge" de Dickens, son précédent spectacle jeune public tout aussi réussi, dirige avec précision et inventivité ce beau travail qui utilise le conte et les marionnettes mais y rajoute ici projections et ombres chinoises pour une heure d’enchantement. |