Et si, des fois, cela suffisait, d'avoir une jolie voix et de la mettre dans la boîte de chansons indolentes aux arrangements propres sur eux ? C'est un peu le pari que semble avoir fait Sophie Barker avec Seagull, troisième album sous son nom propre et aboutissement d'une carrière déjà longue (avec, notamment, une collaboration au sein du groupe Zero 7).
L'univers évoquera certainement parfois les chansons les plus calmes des Cranberries (c'est-à-dire : toutes sauf une par album – l'anti Zombie, en d'autres termes), une Tori Amos sous Prozac. Gentiement soul-folk, l'album se veut berçant et positif, empathique et doux. C'est élégant, c'est classieux, c'est altier. Et il faut bien reconnaître que cela ne peut pas faire de mal.
Bien entendu, il faudra chercher ailleurs la touche de folie, d'inventivité ou le charisme affolant qui feraient d'une Sophie Barker une Aretha Franklin (diva soul) ou une Jennifer Charles (reine sensuelle des soirs de sabat mélancoliques). Mais enfin, est-ce une honte que l'album soit tout simplement un bon album ? |