La deuxième Master Classe de Jean-Laurent Cochet de la saison 2011-2012, si elle commence par une fable de La Fontaine, "Le lièvre et la tortue", les fables constituant un des fondamentaux de l'enseignement de l'art dramatique dispensé par celui-ci dans le cadre de la transmission d'un savoir acquis auprès de ses maîtres, de grands hommes du théâtre, se poursuit par un travail approfondi sur des scènes du répertoire.
Au menu, Marivaux, Corneille et Edmond de Rostand et des scènes dont les premières répliques sont disséquées au mot près révélant au public ce qu'est le travail exigeant du comédien qui doit impérativement intervenir en amont de la représentation, travail insoupçonné et insoupçonnable qui doit le rester pour le spectateur.
Pour Marivaux, c'est "La double inconstance" avec la scène dans laquelle Arlequin manifeste à Trivelin, l'officier du palais, sa colère d'avoir été enlevé par le Prince amoureux de sa fiancée Silvia et pour Beaumarchais, le monologue du valet souffrant de la trahison supposée de Suzanne et de sa condition dans le "Le mariage de Figaro" qui constituent des partitions difficiles.
Moins toutefois que celui de Dorante rôle titre de "Le menteur" de Corneille ou du coq de "Chantecler" de Edmond de Rostand ce qui explique le temps nécessaire – quatre scènes en une heure et demie - pour finaliser parfois à peine plus d'une réplique.
Jean-Laurent Cochet fait ensuite monter sur scène deux élèves déjà aguerris pour donner, le premier en version originale, le second en français, la mythique tirade "To be or not to be"du "Hamlet" de Shakespeare pour illustrer non seulement les tonalités différentes selon la langue usitée mais également l'impact de l'interprétation.
Ainsi , en anglais, Franck Cicurel, au physique et à la voix élégante, en présente une approche romantique alors que, dans la traduction de François-Victor Hugo, Raoual Fokoa, physique solide et voix de basse profonde, présente un Hamlet certes indécis mais violemment déchiré entre l'action et l'inaction.
La Master Classe s'achève avec le passage de Vincent Simon qui enchaîne un monologue en anglais, Stallone-Rocky racontant son combat de légende, et un extrait de "La samaritaine" de Edmond de Rostand, dont la prestation appellera simplement l'accolade émue de son professeur,
A noter pour les amateurs et fidèles des Master Classes qui veulent découvrir ou suivre le travail des élèves du Cours Cochet, que des soirées-spectacles mensuelles rendant hommage aux grands textes du répertoire théâtral universel dans lesquelles Jean-Laurent Cochet met ses élèves en scène, seront données à l'Auguste Théâtre sur la scène duquel ce dernier présentera un récital poétique consacré à Francis Jammes à compter du 10 novembre 2011. |