Sous le titre "Expressionismus & Expressionismi", la Pinacothèque de Paris propose une confrontation entre les deux courants sécessionnaires majeurs, Die Brücke, fondé à Dresde en 1905 et Der Blaue Reiter né à Munich en 1911, qui ont été fédérés dans le mouvement représentatif de l'expressionnisme allemand.
Cette démarche a déjà été entreprise de manière moins didactique en 2009, avec l'exposition "Fauves et expressionnistes de Van Dongen à Otto Dix" qui s'était tenue au Musée Marmottan Monet à partir d'une sélection d'œuvres du Musée Von der Heydt de Wuppertal.
A la Pinacothèque de Paris, cette confrontation est opérée à partir des oeuvres détenues par cinq musées allemands, le Wilhelm Lehmbruck Museum de Duisburg, le Osthaus Museum de Hagen, le Museum de Wiesbaden, le Kunstmuseum de Gelsenkirchen et le Leopold-Hoesch-Museum & Papiermuseum de Düren, et un musée suisse, le Museo comunale d’arte moderna d’Ascona et sous le commissariat conjoint de Ralph Melcher, historien d'art, membre du Haut Conseil culturel franco allemand et de Raimund Stecker, directeur du musée de Duisburg,
Die Brücke et Der Blaue Reiter dans l'océan phénoménologique et catégoriel des expressionnismes *
L'exposition revêt la forme d'un parcours thématique destiné à une confrontation récurrente entre le Nord et le Sud, Die Brücke, fondé à Dresde en 1905, et Der Blaue Reiter, né à Munich en 1911.
Die Brücke est fondé en 1905 par Ernst Ludwig Kirchner, Fritz Bleyl, Erich Heckel et Karl Schmidt-Rottluff (ci-contre), rejoints ensuite, parfoius de manière satellitaire, par Emil Nolde, Max Pechstein, Christian Rohlfs et Otto Mueller.
Il a pour postulat que saisir la vie, dans ce qu'elle a également de spirituel, passe par la figuration narrative et la création émotionnelle pour "faire du tableau un dynamomètre sensible des émotions" qui sont concrétisées par une inflation coloriste.
En 1909, Alexi von Jawlensky, Marianne von Werefkin et Vassily Kandinsky fondèrent la Nouvelle Association des artistes munichois qui donnera naissance au groupe Der Blaue Reiter auquel adhère également Franz Marc, August Macke, Marianne von Werefkin et Gabriele Münter (ci-contre).
Intéressé par les valeurs spirituelles et l'abstraction, la quête du sens de la vie implique le détachement de la contingence figurative écarté au profit d'un figuralisme expressif avec l'utilisation de la force d’expression de la couleur.
Si la monstration tend à souligner à la fois les traits communs, notamment le pathos expressif spécifiquement allemand et la palette "fauve", au point où, parfois, pour le visiteur qui n'est historien de l'art, la confusion serait permise n'était l'identification par le code couleur du cartel, et les divergences tant dogmatiques que stylistiques des deux courants, elle permet également de constater une grande diversité au sein de chacun d'eux. |