Solo théâtral écrit et interprété par Jacques Gamblin accompagnés par les danseurs Claire Tran et Bastien Lefèvre. Jacques Gamblin, acteur et comédien, se partage entre le théâtre et le cinéma et, au théâtre, dispense également, en auteur-interprète, des échappées libres autofictionnelles en forme de solo théâtral.
Avec "Tout est normal, mon coeur scintille", créé en 2010 qui prend ses quartiers au Théâtre du Rond-Point pour trois courtes semaines, il propose "un voyage cardiaque" autour de la pathologie du coeur engendré par la perte de l'être aimé, une expédition au pays dessiné sur la Carte de Tendre pour trouver le chemin de la résilience.
A partir de la plume d'un oreiller déserté par celle dont le corps n'est plus là mais la pensée si omniprésente, il livre un spectacle léger comme le cheveu blond de la bien-aimée qui sert de fil rouge sur lequel, pierrot lunaire et clown sensible, il joue le funambule du mot avec un esprit d'escalier et un inventaire à la Prévert pour circonscrire le chagrin d'amour.
Raymond Devos et Roland Dubillard ne sont pas loin et Jacques Gamblin vogue toujours avec assurance et talent sur les mots, les jeux de mots et de maux, et les registres, du drolatique au burlesque en passant par le poétique.
Et dans ce solo, ils sont trois car en contrepoint des mots, les sensuels pas de deux des danseurs Claire Tran et Bastien Lefèvre, clones chorégraphiques du couple défait, répondent par le silence des corps.
Avec la collaboration artistique de Anne Bourgeois, dans une scénographie minimaliste de Alain Burkarth, de belles lumières de Laurent Béal et de brèves bulles musicales, un choix pertinent et de goût avec des extraits de "Believe in us" du Suédois Jay-Jay Johanson et de "The great escape" du Canadien Patrick Watson, il livre avec cet oratorio pour un amour défunt un spectacle tiré à quatre épingles, net et sans bavure, remarquablement bouleversant. |