Comédie dramatique d'après Choderlos de Laclos, mise en scène de Patrick Courtois, avec Marie Delaroche, Michel Laliberté, Eloise Auria, Céline Duhamel et Guylaine Laliberté.
Après avoir été joué pendant plusieurs mois avec succès au Théâtre Essaïon, "Les liaisons dangereuses ou la fin d'un monde..." est repris au Petit Saint-Martin, avec la direction artistique de Patrick Courtois.
Dans cette adaptation du chef-d’œuvre de Pierre Choderlos de Laclos signée Régis Mardon et Pascal-Emmanuel Luneau, la pièce commence lorsque, en pleine révolution, Madame de Rosemonde raconte depuis sa prison l’affrontement dont elle a été un témoin proche entre la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont.
Et nous voilà projetés quelques années en arrière, assistant au jeu cruel et subtil qui va unir les deux aristocrates. Sur le plateau séparé en deux espaces scéniques : le salon de Madame de Merteuil à gauche et celui de Madame de Tourvelle à droite, les personnages vont bientôt virevolter comme un dans un jeu d’échec dont seuls Merteuil et Valmont déplacent les pièces.
Les scènes extrêmement bien rythmées s’enchaînent avec une belle fluidité et les comédiens sont tous excellents. Marie Delaroche mène le bal et donne à sa Marquise de Merteuil tout ce qu’il faut de classe et de machiavélisme. Face à elle, Michel Laliberté en Valmont montre beaucoup de présence et le cynisme nécessaire à son personnage libertin.
Céline Duhamel est formidable en Madame de Rosemonde qui voit et comprend beaucoup de choses. Guylaine Laliberté donne émotion et candeur à Madame de Tourvel. Enfin, Eloïse Auria compose une Cécile de Volanges très intéressante : naïve dans la première partie, elle se révèlera surprenante au dénouement.
Tous rendent ce duel passionnant à suivre. Et le spectacle, sublimé par les magnifiques costumes de Camille Lamy et Marlène Rocher, auquel la fin originale donne un éclairage nouveau, est une vraie réussite. |