Comédie dramatique de Martin McDonagh, traduction
et mise en scène de Bernard Bloch, avec Vincent Jaspard, Michel Kullmann,
Chloé Lambert et Maxime Leroux
Bon, déjà quand à l’entrée d’une salle
de théâtre on me distribue le programme…j’aime pas.
Mais quelle manie ! Manie du théâtre subventionné qui
donne toujours l’impression de vouloir se justifier du bon emploi des
fonds de l’Etat. Ou alors , c’est à se demander si on ne
prend pas les spectateurs pour des imbéciles. C’est vrai que
le programme je ne le lis pas avant, je le plie dans ma poche pour ne le lire…
qu’après. Bien m’en a pris aujourd’hui, car celui
concernant l’Ouest Solitaire est le pire des programmes. Celui qui vous
raconte à l’avance tous les détails, ce qu’il faut
comprendre ou pas, comment la pièce doit être montée.
Le signataire du papier dont je tairai le nom ( c’est le metteur en
scène !!!), se permet même de citer le prince Mychkine, mais
que vient faire Dostoïveski dans cette galère, juste une citation
pour faire bien et étayer sa thèse de l’idiotie du prête
irlandais!…Idiot vous avez dit idiot ! Auto-satisfecit. Un peu d’humilité
que diantre ! Et non, nous avons droit à un déballage d’interprétations
personnelles et convenues, une logorrhée inintéressante et spécieuse
qui n’apporte rien à la pièce. Encore un mal aimé
qui fait les choses pour lui !!!
Mais ceci explique sans doute cela. La mise en scène aussi explique
tout. Mais quelle manie ! Pas moyen de laisser libre cours à l’imaginaire
du public. Et puis cette gigantesque scène du Théâtre
du Rond-Point dans cette non moins grande salle Renaud-Barrault ne conviennent
pas au climat que pourrait transmettre la pièce.
Dommage, le thème est intéressant, du moins au sens documentaire,
sur l’isolement de l’ouest irlandais. L’adaptation française
est moyenne, les fuck, fucking qui reviennent dans toutes les phrases ne sont
pas dérangeants…très proche du langage courant de l’irlandais…par
contre en complet décalage avec le texte par trop littéraire.
Les gars du Connemara quand ils sortent du pub, je vous jure qu’ils
ne s’embarrassent pas de l’imparfait du subjonctif !!!
Je suis aussi un peu triste pour les comédiens, qui n’arrivent
pas à trouver le ton, tant ils sont noyés dans l’immensité
des lieux, alors que l’intime des irlandais se passe quasiment en huis
clos, justement. Même dans leur ébriété, ils sont
fiers ces gens là.
Seule la lumière rouge allumée aux pieds du Christ en croix
nous nous dit que nous sommes dans le Connemara. Un peu juste…Quand
on veut faire bien …soit on suggère, soit on fait mieux. Surtout
quand on a les moyens financiers …eh oui l’argent public…le
nôtre…agaçant ! Très agaçant. |