On
ne danse plus dans le métro
Il y a le feu un peu partout
Plus rien de stable, de rassurant
Les partypeople se crashent en enfer
Radio 4 nous avait épaté il y a deux ans avec leur Gotham rempli de hits cold façon PIL ; soufflé lors de leurs concerts parisiens qui nous donnaient l’impression d’être entassé dans une boite d’allumettes en compagnie de pois sauteurs humains ; énervé lorsque leur tube "Dance to the underground" fût utilisé pour une campagne de pub.
Tout ça nous laisse un peu perplexe d’autant plus que maintenant Radio 4 joue dans des salles plus grandes, participe à des festivals géants. Pourtant rien a changé, ou si, mais en mieux.
Il y a toujours du groove nerveux des premiers Killing Joke et des rythmiques à la Atkins dans Radio 4. Cependant le son s’est enrichi de rythmes et loops techno, de dub et samples industriels.
Bref cela donne un album éclectique divisé en deux parties.
La première (morceaux 1-7) est tout simplement passionnante, épatante, quoi que pas toujours abordable : l’apport de Max Heyes producteur ici, ingénieur du son là-bas - chez Primal Scream depuis les années 90 - est incontestable. Ainsi des titres comme l’imparable "Party crashers" ou l’étonnant du(m)b de "State of Alert" sautent aux oreilles immédiatement mais d’autres ("Transmission", l’ésotérique "Stealing of a nation") ne révèlent leur puissance qu’après plusieurs écoutes.
Concernant les textes, les thèmes abordés ne sont pas radicalement différents des précédents (on trouvait déjà "Beat around the bush" sur The new songs and dance).
C’est plutôt l’état d’esprit du groupe qui est transformé : Roman et son groupe ont décrété la situation urgente et dangereuse, remplacé l’ironie par l’attaque de front.
Sur la seconde partie (le reste de l’album), plus calme et torturée, les titres ressemblent parfois à ceux de Gotham intégrant néanmoins les éléments nouveaux de la première moitié. Ainsi "Shake the foundation" et surtout "(Give Me All Your) Money" à l’inspiration KJ prononcée. Peu de surprises excepté le champêtre dernier titre (avec guitare acoustique et... cuivres ? ).
Les Radio 4 ne sont plus seulement énervés : sur cet album, ils savent être en colère quand il le faut et aussi poser une ambiance plus soft en étant toujours adeptes du nième degré...
Mais leurs plaisanteries tuent-elles vraiment ?
Titres phares : "Party crashers", "Stealing of a nation", "Coming up empty".