Comédie
de Allen Rickman et Karl Tiedemann, adaptée par Alain et
Cerise Sachs, mise en scène d'Alain Sachs avec José
Paul, Marie Piton, Charles Schneider, Claude Guyonnet, Jean-Marie
Lecocq, Olga Sekulic, Vincent Deniard.
Adaptée d’une pièce américaine, "Si
j’étais diplomate" se situe à mi-chemin
entre les portes claquent du boulevard et le vaudeville et passe
par tous les petits chemins de traverse du rire.
L’argument est simple : un diplomate qui s’est imprudemment
compromis avec la petite amie d’un mafioso notoire tente d’échapper
à la vindicte de ce dernier sans que son épouse ne
soit informée de ses frasques. Comme tout se passe au sein
de l’ambassade dans laquelle il doit traiter un incident diplomatique
avec un colonel haut en couleurs d'une république bananière,
son bureau devient le terrain de prédilection d’un
chassé-croisé.
L’adaptation de Cerise et Alain Sachs
est judicieuse, sans rires gras ni effets vulgaires et aborde tant
le vaudeville, la farce,le burlesque que l'absurde. Les dialogues
des personnages, somme toute relativement convenus, sont particulièrement
bien construits permettant aux comédiens de jouer dans plusieurs
registres.
La mise en scène d’Alain Sachs va jusqu’au bout
des degrés du comique de chaque situation, de chaque personnage,
de chaque réplique, presque de chaque mot, pour en tirer
la substantifique drôlerie mais aussi pour en démultiplier
les composantes comiques. Et tout reste léger, cocasse, irrésistible
même si, comme il est de règle dans la farce, le trait
est parfois accusé et la situation invraisemblable.
Et tout va aussi à cent à l’heure. Pas de temps
mort, pas de pause dans la superposition des quiproquos et l’enchevêtrement
des imbroglios qui se complexifie à chaque scène,
le rythme impulsé va crescendo au point où, le spectateur
aussi bien ficelé que les personnages qui ne savent plus
très bien où ils en sont, on se demande comment la
pelote va se dérouler d’autant que tout l’édifice
tient à l’interaction des situations au millimètre
près.
Ce festival endiablé impliquait une équipe de choc.
Menée par José Paul - acteur
complet que nous avions vu dans un registre différent avec
"Un petit jeu sans conséquence" – qui incarne
avec brio le diplomate d’opérette à l’entendement
limité qui s’enferre dans des explications abracadabrantes,
la distribution s’avère épatante.
Marie Piton excelle dans le rôle
de Marie-Jacinthe l’épouse policée qui, honneur
oblige, pète les plombs pour participer de la loufoquerie
ambiante et la scène de l'apéritif-bonneteau est une
petite merveille. Charles Schneider, tour
à tour cuisinier bonhomme, diplomate de substitution, homme
de main, nous distille avec José Paul quelques numéros
de duettistes qui valent leur pesant d’éclats de rire.
Dans le rôle du matamore estourbi, dévêtu, enterré
vivant pour finir en camisole de force Jean-Marie
Lecocq recule les limites du grotesque. Sans oublier, Claude
Guyonnet et Vincent Deniard en
truands patibulaires à la cervelle de petits pois et
Olga Sekulic en léoparde sexy à l’origine
de tout ce tohu bohu.
Divertissement réussi qui se clôt ...en chanson.
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