Ce serait l'histoire d'une fille en noir et blanc. Elle fume. Quelqu'un porte un perfecto et l'on va danser le samedi soir. La fille a dans la voix quelque chose de Debbie Harry (Blondie). La bière coule à flot. Il y a des mots, on marche, de nuit. Sur le coin d'une table, quelqu'un a oublié un volume de Francis Scott Fitzgerald. Des nouvelles. Ouvert sur une page de la nouvelle This side of paradise. Le paradis, on n'y croirait plus vraiment. Histoires de beaux-parleurs, venimeux. Mais à une certaine folie, oui. La bande originale ? The Cramps, certainement ; ou Jim Jones Revue. La nuit n'aurait pas de fin.
Voilà l'univers, garage, rockabilly, punky et bluesy, que les Parlor Snakes convoquent et habitent le temps d'un premier album plein d'énergie. Emmené par la chanteuse Eugénie Alquezar, le quartet parisien n'hésite pas à jouer des coudes et des épaules sur neuf titres anglophones délicieusement rétros et cradingues, délicieuse bousculade. C'est sûr, ça n'a pas inventé l'eau chaude du rock – mais qui a besoin de se laver, de toute façon ? |