Formation culte de la
Motor City, groupe frère des Stooges,
le MC5 n’a eu de cesse, durant sa
courte existence, de se heurter à l’indifférence
du public avant d’imploser brutalement au début des
seventies.
Mythe du rock, le MC5 l’est pour avoir sorti l’un des
plus (si ce n’est le plus) grand disque live de tous les temps
(Kick Out The Jams en 1969) mais
aussi et surtout pour son influence colossale dépassant largement
la scène actuelle de Detroit.
Malgré la disparition des légendaires Rob
Tyner (chant) et Fred Smith (guitare),
le groupe a, comme beaucoup d’autres, cédé à
la tentation en se réincarnant en MC3 pour une historique
reformation, sponsorisé par Levi’s, au 100 Club de
Londres voici quelques mois. Le renaissance fut (semble-t-il) si
probante que l’expérience a été reconduite
pour une série de dates sous le nom de DKT/MC5.
Pour cause de chanteur défunt, les survivants ont fait appel
à des invités de choix donnant le crédit nécessaire
au projet : Mark Arm de Mudhoney,
Evan Dando des Lemonheads
et Lisa Kekaula des Bellrays.
Coup moyennement réussi vu le remplissage de l’Elysée
Montmartre, un petit millier de spectateurs à tout casser.
Entame du trio survivant augmenté d’un guitariste,
comme à la grande époque sur "Ramblin’
Rose", Wayne Kramer à
la voix, avant que celui-ci ne ruine le morceau d’un infâme
solo, genre insupportable à la Steve
Vai : il y a des concerts qui débutent mal …
Michael Davies passe ensuite au chant
pour une relecture sans âme de "I
Can Only Give You Everything" de Them.
L’arrivée de Mark Arm, puis des autres invités,
donne un second souffle au show, mais la machine ne fonctionne qu’au
ralenti. En effet, le groupe ne possède en rien la puissance
de feu de ses débuts, les versions des classiques "Shakin
Street" ou bien-sûr "Kick
Out The Jams" ont perdu de leur sublime.
Potentiel bon point pourtant, l’influence de Motown se fait
omniprésente mais en refusant une relecture à l’identique
au profit d’un son plus actuel, nos trois papys dans leurs
costumes de djeuns s’embourbent complètement. Tout
ça sans parler des exhortations à la révolution
tombant comme un cheveu sur la soupe …
Reformation ratée ? Oui, on peut le dire ...
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