Le
Centre Pompidou présente, du 30 juin au 27 septembre 2004,
un ensemble d’une centaine d’œuvres sur papier
de Pierre Alechinsky, peintre, graphiste,
poète qui fut l’un des plus jeunes membres du très
fameux groupe COBRA (Copenhague-Bruxelles-Amsterdam 1949-1951) qui
s’érigea contre le réalisme socialiste et l’hégémonie
de l’école de Paris tout en manifestant une certaine
méfiance par rapport au mouvement surréaliste.
L’exposition peut s’envisager comme un jeu de piste
ludique, qui s’insère bien, au demeurant, dans la démarche
de COBRA, et constitue une bonne rétrospective de son œuvre
(Dessins de cinq décennies)
au gré de ses rencontres tant avec des personnes et des lieux
que des techniques et des matériaux.
Découvrant la peinture chinoise et la calligraphie japonaise,
il pose son pinceau voyageur trempé dans l’encre de
chine sur du papier de Taîwan à la manière extrême
orientale, avec un trait vif, rapide et souple ("Niagara
de jour", "Dépassons
les mornes").
Collecteur de documents écrits, lettres, cartes de géographie,
livres de comptes, bons du Trésor périmés,
il utilise ces supports plein de mémoires pour y apposer
son dessin. Un dessin qui se superpose à l’écrit,
le contourne, le détourne, l’enjolive, l’illustre
dans le cadre d'un travail sur la matière, la facture, la
couleur pour une expression directe et intuitive toujours en interaction
avec le support et avec son contenu. Le trait et le mot. Le signe.
C'est léger, souvent fanstamagorique, parfois enfantin.
Ayant le goût du travail collectif, il illustre les poètes,
le "Tapuscrit de Michel
Butor" ou Le carnet du chat sauvage de Charles-Albert
Cingria avec "Cloisonné"
Toujours prêt à l’aventure, en état de
recherche permanente, entre graphisme et peinture, il peint et dessine
sur du papier portant l’empreinte par frottage ou estampage
de motifs tel qu’une plaque d’égout ou un fond
de panier coréen.
Au fil des dessins, découvrez le monde d’Alechinsky,
le clown parisien sur le plan du 10ème arrondissement de
Paris dont la Gare de l’Est forme le nez, le renard sur la
carte de navigation aérienne de "Boréalité
sibérienne", le peintre l’autoportrait
le pinceau à la main dans le sceau de la "Tarasque"
ou en profil dans "Liège en lecture",
le chaperon presque rouge, la patte du chat dans "Cloisonné",
les yeux en forme de cachet postal dans "L’Entier
postal"…
Un pinceau, de l'encre...rien de plus...tout.
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