Avec
une pochette pour le moins commune, voire convenue, et un titre d'album à
faire pâlir d'envie Ophélie Winter, Count Indigo
semble tout faire pour décourager un certain public d'écouter
Homme fatale, son premier album, sorti sur le label
Tricatel.
Entre électronique soft et soul, entre pop et trip hop, Homme fatale
navigue sur ses influences, de Al Green à Morcheeba,
de Curtis Mayfield à Scott Walker ou Burt Baccharach.
La voix tout d'abord, tantôt douce à la manière d'un Jay
Jay Johanson comme sur 'What makes you so special" tantôt
murmurante comme un Terence Trent d'arby ("Low Fidelity")
elle sait aussi se faire grave et profonde, entre crooner ("Shopping
for Love") et soul ("Sly Conforts"). La musique ensuite, puisque ce disque regorge de tubes potentiels comme "Trinity
Part II" premier morceau de l'album mélangeant une voix douce
et soul à des cordes posées sur une rythmique entrainante, le
tout enrobé de quelques guitares au son vintage entre disco, funk et
soul. "What makes you so special" ne se contente pas d'une
voix à la JJJ puisque la musique est à l'avenant, entre le swing
délicat de Jay Jay et la douce mélancolie de Perry Blake.
"Loving it Back Again" et son intro grandiloquente est incontestablement
LE tube de l'album à défaut d'être le meilleur titre ...
encore que ... Un impeccable mélange de la pop de Simply red (la
voix sur le refrain est à s'y méprendre "loving me, loving
you, loving it back again...") et une touche disco apportée par
les synthés donnent une fraîcheur inattendue à un style
que l'on croyait disparu avec nos jeunes années.
Au final, Homme fatale est un mélange certes hétéroclite
mais assez réussi de soul désenchantée, de mélodies
tubesques limite easy listening, de mélancolie mais aussi d'humour.
Comment ne pas sourire sur "Playboys 'R' us" lorsqu'il chante
"My rolex is my best friend"... Un vrai disque Tricatel en somme.
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