Comédie dramatique de Dale Wasserman, mise en scène de Stéphane Daurat, avec Patrick D’Assumçao, Olivier Baucheron, Stéphane Daurat, Olivier Deville, Pierre Giraud (ou Hervé Jouval), Catherine Hauseux, Sandra Honoré (ou Gwenaël Ravaux), Thierry Jahn (ou Jérôme Ragon), Audrey Langle, Richard Leroussel et Arnaud Perrel.
Célèbre pour l’adaptation cinématographique de Milos Forman en 1975 avec Jack Nicholson, "Vol au dessus d’un nid de coucou" d’après le roman de Ken Kesey est présenté ici dans la version théâtrale de Dale Wasserman antérieure au film.
Stéphane Daurat a su bien transposer sur scène le monde de l’hôpital psychiatrique, son poste de contrôle au fond d’où sort la voix glaçante de l’infirmière en chef Miss Ratched, et une bande son saisissante.
Mc Murphy s’oppose à une microsociété régie par un cadre parfois effrayant qui rappelle l’univers carcéral. Dans ce petit monde où l’on tente d’annihiler toute forme d’initiative et où les malades perdent peu à peu l’estime d’eux-mêmes, il est dangereux de transgresser les règles et de s’opposer au pouvoir.
En témoigne cette scène magnifique où, pour avoir voté à l’unanimité mais quelques minutes trop tard, les malades n’auront pas le droit de regarder la finale de base-ball à la télévision. Ils réinventeront alors tous ensemble le match devant une Miss Ratched ulcérée.
Mc Murphy, meneur du groupe, l’apprendra à ses dépens mais il aura entre temps fait souffler un vent de renouveau chez les patients qui retrouveront avec son arrivée, le goût de la liberté et une grande solidarité pour aider celui qu’on veut à tout prix museler car il dérange l’ordre établi.
En ce sens, le texte de Ken Kesey est très fort car cet univers peut figurer n’importe quel régime totalitaire où il ne fait pas bon s’éloigner de la route tracée.
Stéphane Daurat dirige avec bonheur des comédiens qui trouvent chacun leur place dans cet ensemble convaincant. Tous sont formidables mais on retiendra la prestation d’Olivier Baucheron impressionnant dans le rôle du Chef Bromden, Olivier Deville (savoureux en dandy) ou Jérôme Ragon, touchant dans la peau du fragile Billy, qui composent des personnages très réussis.
A l’instar du film de Milos Forman, ce spectacle secoue comme un électrochoc salutaire. |