Housse de Racket revient sur le front avec Alesia, second album du duo Versaillais composé de Pierre Leroux et Victor Le Masne. Pas vraiment emballé par leur premier album (Forty Love), j'ai néanmoins été intrigué par leur retour et notamment par un live télévisé du titre donnant le nom à l'album : un moment mystique montant en apothéose sur une sorte d'invocation portée par des choeurs.
Rapidement, je me suis plongé dans ce deuxième album, et une confirmation s'impose sur le renouveau mérité du duo. Bien plus abouti, risqué et recherché, sans pour autant être prétentieux, cet opus déploie un véritable univers original, rempli d'inventivité, qui saura conquérir nombre d'oreilles délicates.
Dès la découverte de la pochette (signée Sanghon Kim, à l'origine des visuels de Air et The Bewitched Hands), on nous laisse présager une inspiration portée par une science-fiction kitsch. Cette ambiance se confirme et s'installe à l'écoute d'Alesia où l'on navigue entre références historiques et timbres futuristes. La production, bien plus électronique, a su prendre une place importante avec une aide très présente du talentueux Philippe Zdar (membre de Cassius et ayant produit entre autres Phoenix).
L'écoute lancée, on prend alors part à une expérience où notre imagination se débride au travers de textes mystiques, en majorité en anglais mais également une bonne partie en français. Cet album dévoile des thèmes sur les dualités et énigmes de l'existence ("Les hommes et les femmes", "Human Nature") nous portant dans une atmosphère hypnotisante, spatiale, où il nous semble vivre l'annonce d'une venue prochaine extra-terrestre. Les mélodies imparables, oeuvrées sur des beats présents et efficaces, accompagnés d'un chant bien placé, se suivent sur l'ensemble des morceaux et nous plonge dans un rêve si particulier qu'il pourrait provenir d'un sommeil paradoxal.
Le morceau "Alesia" tient bien le rôle de ligne conductrice de l'album. Instaurant une ambiance planante avec des orgues électroniques et des sonorités épiques, ce morceau intrigue jusqu'à la venue des choeurs dont il nous semble prendre part sous un effet de transe portée par des choeurs en polyphonie, telle une sorte d'incantation sectaire. La bataille de Jules César contre Vercingétorix prend alors une toute autre dimension, bien plus mystérieuse.
Les morceaux ne sont pas prévus pour sonner tubesques, mais c'est assumé sans complexes et les risques pris ne déprécient en rien la qualité de cet opus, bien au contraire. Housse de Racket semble avoir réellement trouvé leur son et nous en propose une interprétation libre. Laissez-vous happer par cet album, si l'émotion ne vous prend pas, vous serez forcément intrigué et curieux d'en connaître davantage sur cette oeuvre électro-pop. |