Depuis
pas mal de temps maintenant, le renouveau du rock passe forcément
par le nord. Islande, Norvège, Danemark et en l'occurence
Suède. De Bjork aux Raveonettes,
de Jori Hulkonnen à The
Radio Dept, le paysage musical venu du froid est aussi varié
et riche qu'un petit déjeuner irlandais (je me comprends...).
Cette fois-ci c'est au cas de Ricochets que
nous nous intéressons donc. Fort d'un remarquable (mais très
peu remarqué) premier album intitulé Slo-Mo
Suicide sorti il y a quelques années et ayant débouché
immédiatement après sa sortie sur une séparation
du groupe, les Ricochets re-formés, voire réunifiés,
reviennent avec The Ghost of our love,
remarquable pièce de rock 'n' roll surrané mais toujours
redoutablement efficace.
Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, Glitterhouse a eu l'excellente
idée de vous ajouter en guise de bonus à ce nouvel
album, non pas un titre, ni deux mais carrément le premier
album en version intégrale. Dès lors ce double CD
vous offre non seulement l'intégrale du groupe mais un rapport
qualité prix rarement rencontré de ce coté
ci de la mer du nord.
Ce qui frappe le plus tout au long de l'écoute de ces 2
albums, c'est que chaque morceau nous paraît immédiatement
familier. Sans être des carricatures, chaque titre possède
ce petit quelque chose qui nous plonge immédiatement tant
du côté des années 60, 70 ou 80.
Du rock garage au rock FM, du rockabilly de papa au power rock
du petit fils (finalement l'utilisation des guitares est un peu
la même) en passant par le punk tout y passe. Affichant sans
complexe leurs références et recyclant l'eau du bain
plutôt que de la jeter aux orties, les Ricochets on fait provision
de tout un tas de bons ingrédients des 30 dernières
années et nous concocte aujourd'hui une délicieuse
recette !
Si les guitares pas très propres sur elles, assorties d'une
voix rocailleuse qui voudrait faire croire qu'elle a été
mixée avec les aiguilles toujours dans le rouge sont les
principaux ingrédients de Slo-Mo Suicide et de The Ghost
of our love, sont au programme, il n'en reste pas moins que les
morceaux ne sont pas dénués de mélodies comme
l'excellent "When the shit hits the fan"
(c'est pas un beau titre ça ?) que l'on croirait joué
par des Blues Brothers tapant le boeuf
avec Aerosmith, grosses guitares et
choeurs compris. Fameux !
Si le premier album est plus "punk" et immédiat
à l'image de "Fall down dead",
le second, plus retenu et mature, contient son pesant de tubes rock
'n' roll tel que "The ghost of our love"
bien évidemment mais également "Pick
up the phone", proche d'ailleurs du "Slo-Mo
Suicide" du premier album. Et puis une thématique,
toutes les chansons ou presque ayant pour sujet principal l'être
aimé, la rupture, parfois les deux en même temps.
Rien d'original penserez-vous et certainement que les Ricochets
ne révolutionneront pas plus la musique que les Libertines,
mais comme le disait justement Thierry "Delenda" G. :
"On se fait tellement chier en ce moment", qu'une petite
bouffé d'oxygène au milieu de toute la pollution sonore
actuelle ne peut que faire du bien ! Et en plus on a l'impression
de rajeunir .. ça devrait être remboursé par
la sécu !
Je ne sais pas si leur égo a su résister cette fois-ci
et si les Ricochets se sont à nouveau séparés
ou pas après ce deuxième album mais si c'est pour
revenir dans 3 ans avec un autre objet de ce calibre, on ne peut
qu'en être ravi !
Formez-vous, re-formez-vous qu'il disait....
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