Jef Barbara est un garçon aux yeux charbonneux, qui porte des tuniques et qui aime s'embijouter avec de lourds colliers. Son album Contamination n'a pas un titre bien inspiré, on en aura connu des variantes de ce genre de titres et aujourd'hui ça veut dire quoi ? Qu'il y a du sulfureux et du subversif dans cet album. A d'autres ! On peut pas dire... ou on peut dire, y a t-il encore des frontières entre les amours et les désirs homo et hétérosexuels.
Depuis "Comme ils disent" de Charles Azanavour, il est possible qu'on n'ait pas beaucoup progressé question grands schémas de pensée et jugement de valeurs. Jef Barbara parle de ses amours pour les hommes, parle des gouines qui se dissimulent, de la cocaïne et des aéroports. Que d'espaces de transition ! Des zones de passages ! D'un transport vers un autre, un angle d'attaque différent.
Un album estampillé "Tricatel", fameuse maison de production dirigée par Bertrand Burgalat, éveille aussi la curiosité surtout quand on sait que l'artiste vient de ce pays découvert par Jacques Cartier. Canadien, il est à l'aise en Français comme en Anglais. Quelque fois proche du phrasé de Laurent Voulzy et des balancements musicaux d'Alain Chamfort, Jef Barbara est surtout un personnage singulier et attachant. Fragile ou fantasque, il n'a pas à rougir de cet album et nous promettons beaucoup de succès au titre "Sébastien" s'il parvient un temps soit peu aux oreilles du public. Au passage, il faudrait que les radios donnent plus de place aux émissions musicales et reflètent la richesse des explorations musicales défendues par les artistes qui sont loin de se la couler douce.
Alors à Jef on lui dira : "t'es pas tout seul" et à Barbara on lui dira que "Dis, quand reviendras-tu ?", à Jef Barbara qu'il sera attendu en France lors de sa prochaine visite. |