Finalement ça n’en finit pas ! Finalement ça a marché ! Toute cette production sur le site de l’Internationale Shalala, Mano Solo aux manettes, ça a marché, ça marche ! Ça produit du lien, de la culture, de l’art… Alors ça continue !
Quelques Shalalistes s’étaient activés pour sortir le dernier live de Mano Solo à l’Oplympia en fin d’année dernière, un concert des Enfants d’Solo avait eu lieu fin 2011 pour faire vivre le répertoire du bonhomme. Voici qu’une initiative à saluer entreprend de faire vivre et durer l’œuvre de Mano Solo, l’artiste peintre.
Moins connu pour son travail pictural, Mano Solo n’avait pourtant jamais délaissé ses pinceaux et ses crayons, comme une autre manière de s’exprimer, qui l’accompagnait partout, aussi naturelle que les mots. Ainsi aujourd’hui c’est plus de 2000 travaux, inédits pour la plupart qui sont retrouvés, collectés et qui convient de faire vivre. Actif sur le forum du Shalala de longue date, l’artiste Layral – remercions encore ici son initiative, sa bonne humeur et sa persévérance – porte la responsabilité pour les années à venir, de faire exister des événements autour de ces œuvres et de poser la délicate, mais passionnante, question, de l’avenir de ces toiles, pentures, dessins, planches de Bédé et de leur conservation…
Pour la première exposition, son atelier sera le lieu des rencontres. Un public, encore peu nombreux mais particulièrement sensible et touché par l’exposition, se déplace pour échanger, saisir les vibrations de l’œuvre et comprendre encore un peu plus la démarche globale de l’artiste Mano Solo. Car au-delà de l’exposition il se dégage la vision de l’artiste, son lien au monde et aux autres. L’implication des artistes, du public et des militants, aujourd’hui en disent long sur la démarche artistique de Mano Solo hier. Cette volonté de dépassement, de casser collectivement toute forme d’aliénation, de se libérer, de se révolutionner soi-même.
L’exposition nous donne à voir quelques œuvres, offrant ainsi un panel représentatif de la production de l’artiste, avec des formats et des supports variés et surprenants, passant de dessins formats post-it à des toiles surdimensionnées de plusieurs mètres, à la fragilité effrayante. L’installation et les choix retenus révèlent judicieusement l’artiste touche à tout en filigrane : exigeant avec soi-même, autant qu’avec les autres, plein de doutes et partageant ses certitudes. L’œuvre présentée renvoie tout ça à la fois. L’ombre de Mano Solo frôle les épaules des visiteurs à chaque esquisse, une présence transpire de ses dessins. Les toiles et les fresques en imposent. Elles attirent autant qu’elles repoussent, créant cette atmosphère unique, que retrouve l’attentif dans l’œuvre musicale.
L’exposition est servie sur un plateau, d’humain à humain, par une Layral en maître de cérémonie patient, accueillant et passionné ! Un vrai moment de vie, une vraie tranche de bonheur et d’art à la fois ! L’exposition doit circuler en France maintenant, souhaitant lui bonne route ! On n’imagine pas l’œuvre de Mano Solo rangée dans des archives ou figée sous verre dans un musée, mais bien vagabonde, dans une éternelle voyage, de péniches en places publiques, de regards en sourires, de vous à moi, de nous à eux… |