My Ant est un jeune groupe de cinq amis qui a autoproduit son premier album pour faire flotter dans nos airs de jolis morceaux de pop-folk. Juste avant leur concert - en duo - à la Bellevilloise, Vincent et Bastien ont accepté de nous présenter leur projet.
Est-ce que vous pouvez nous parler des débuts de My Ant ? Comment le groupe s’est-il formé ?
Vincent : Je suis parti en Australie en 2007, pour mes études. Je faisais déjà des chansons avant mais le fait d’être dans un autre pays, dans une ambiance plutôt festive, m’a vraiment permis d’écrire. Quand je suis revenu en France, j’ai montré mes compositions à des amis que je connaissais déjà, puis à des musiciens que j’ai rencontrés ensuite, comme Bastien (en 2008). On a essayé de les arranger pour en faire un album.
Comment sont répartis les rôles ? Qui compose, qui écrit ? Vincent seulement, ou chacun peut créer un morceau ?
Vincent : En général, je m’occupe de tout ! Mais vraiment de tout : des paroles aux arrangements, en passant par la musique ! En tout cas, ça a été comme ça pour notre premier album. Pour le second, j’ai été un peu moins psychorigide, on a pu travailler davantage en groupe. J’ai plus écouté ce que les autres me proposaient mais je restais très exigeant. En fait, j’ai en tête des directions que je veux suivre et que je donne comme point de départ. Mais comme les autres membres du groupe sont aussi des gens qui créent beaucoup, parfois ils vont dans un autre sens, très différent : alors ça peut me plaire finalement, ou pas du tout ! Mais, quand même, globalement, ce second album sera vraiment le fruit d’un travail de groupe.
Pourquoi chanter en anglais ?
Vincent : C’est une question qu’on nous pose souvent ! C’est tout simplement parce que, pour moi, c’est la langue de la pop. Et puis, j’aime écrire en anglais pour des questions de sonorités et aussi d’affluences : j’écoute beaucoup de pop anglaise.
J’ai conscience qu’il y a, depuis quelques temps, l’émergence d’une french pop, comme cela a été le cas dans les années 70, quand Michel Berger disait que le français pouvait très bien sonner aussi… On n’est pas rigide sur cette question, peut-être qu’un jour on chantera nous aussi en français mais, pour l’instant, on préfère vraiment l’anglais. Ce n’est pas par copie des groupes qu’on apprécie, c’est juste que, bizarrement, ce sont des paroles anglaises qui me viennent plus naturellement quand je compose.
Tu parles d’influences ; quels groupes t’inspirent, par exemple ?
Vincent : Sur le premier CD, on a beaucoup écouté Girls in Hawaii, un groupe belge. C’est du folk, j’aime beaucoup ce qu’ils font et j’avais envie de retrouver ce son sur notre album ; de la pop un peu mélancolique… Pour le prochain CD, ce sera assez différent : l’ambiance restera pop mais plus nerveuse, plus rythmique. Et comme j’écoute beaucoup Born Ruffians depuis deux ans, je pense que ça se ressentira aussi dans les compositions.
La pop-folk est un créneau très encombré : qu’est-ce qui différencie votre album des autres, selon vous ? Est-ce que vous avez voulu apporter quelque chose d’un peu différent, sans être exceptionnel ? (ndlr : le titre de ce Cd étant : "Not special except in a normal way")
Vincent : Faire un CD, c’est une démarche assez égoïste, en fait. On a surtout eu envie de concrétiser ce qu’on faisait, de figer nos chansons. On aime jouer de la musique ensemble, et c’est essentiellement l’envie d’avancer, de nous professionnaliser, d’avoir accès à des scènes qui nous a poussés à autoproduire cet album. On n’a pas vraiment pensé à apporter quelque chose de spécial aux autres, on a d’abord pensé à notre plaisir de construire cet album ensemble.
La scène, les tournées, vous connaissez déjà bien, non ?
Vincent et Bastien : Oui, la première année on a fait pas mal de concerts en France mais aussi en Angleterre. Là, on a aussi des dates. Parfois, on n’est que deux : comme les autres membres du groupe ne vivent pas tous de la musique, certains ont des obligations professionnelles qui les empêchent de participer aux concerts. Ce soir, par exemple, ils n’ont pas pu faire le déplacement (ils habitent à Bordeaux). Alors on refait les arrangements pour présenter, malgré tout, quelque chose de fidèle à notre album. On prend du plaisir à jouer à deux ; ça nous rappelle nos débuts ! Mais, forcément, ce n’est pas la même chose que d’être à cinq sur scène. Pour les morceaux du second album, surtout, c’est différent car comme ils sont beaucoup plus nerveux, il y a plus de batterie, de claviers, de chœurs. Donc ce n’est pas la même énergie à partager.
Vous parlez déjà beaucoup de ce prochain album : est-ce que les thèmes seront les mêmes que sur le premier : les voyages, le temps qui passe, la paresse ?
Vincent : Ce sont des sujets qui me tiennent à cœur même si, bien sûr, on grandit, on évolue et on passe parfois à d’autres choses. J’ai un énorme problème avec l’obligation de productivité : me lever le matin pour aller faire quelque chose que je n’aime pas, c’est vraiment difficile pour moi. Je sais que ça semble très gamin. Mais c’est vraiment un souci pour moi, une frustration, alors ça sera encore présent dans mes prochaines chansons, même si je ne l’ai pas vraiment choisi ; visiblement, c’est un sujet qui revient, qui s’impose à moi ! Ensuite, il y aura aussi des thèmes plus banals comme l’amour, les rencontres…
Pourquoi ce titre "Not special except in a normal way" ?
Vincent (lâché par Bastien !) : C’est une phrase d’une chanson qui n’est même pas sur le CD finalement ! C’est difficile à expliquer sans entrer dans un débat philosophique de bazar… C’est l’idée qu’on a envie d’être spécial, mais que cette envie est partagée par tant de gens que ça nous rend finalement très ordinaires…
Chaleureux, plein d’humour, modestes… Peut-être pas exceptionnels, mais sûrement pas non plus très ordinaires, ces deux jeunes Bordelais ! La session acoustique joliment surprenante confirmera d’ailleurs cette impression et donnera fortement envie de les découvrir en concert.
Retrouvez My Ant
en Froggy's Session
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