Interrogative, plantée sans réponse, indécise, je m'imagine dans un havre de paix, un lieu de culte musical, un temple d'albums... quelque chose de la sorte. La pochette ressemble à une gravure : une ville bric-à-brac faite de petites maisonnettes qui s'empilent les unes sur les autres dirais-je au gardien des disques. Et alors pour la musique, cela me fait penser à du ska-jazz-rock-pop-musique du monde continuerais-je dans ma lancée. Et il me regarderait les yeux ronds en haussant des épaules.
The Keys est ce projet inclassable, porté par Boris Paillard. Quelques années de projets, d'albums, de musiques derrière lui, le voyageur, explorateur... a cette fois fait un périple aux États-Unis, au Canada sans oublier la Guadeloupe pour enregistrer avec une ribambelle de musiciens son dernier album. Et décidément Long time no sea aura déboussolé mes oreilles, fait chavirer tous mes classements de genre (euh ska... euh...) et fait sentir d'autres souffles musicaux. Bref, j'ai été surprise et agréablement par cet album coloré et chaud ; ses multiples facettes en font un étonnant carnet de voyage.
Pourtant, le premier morceau est trompeur. Sonorités pop-folk, et surtout une voix très nonchalante aux accents très américains. Mais dans quel univers me conduit-il ? Cajun ? Folk ? Disons, un titre joueur... La surprise arrive avec cet accompagnement très cuivré et explosif. J’imagine un nombre incalculable de musiciens vrombissants. Une tornade de cuivres, de saxophones et autres tambourins. Changements de rythmes à foison. L'ensemble donne cette énergie communicante. C'est simplement festif.
L'album est très orchestré. Aucun doute. Pour autant, amateurs de remontants musicaux, vous en vibrerez. Allez, on peut dire que c'est de la world music ! En fait non...j'ai envie de vous laisser le suspens. |