Catherine Harris-White et Stasia Irons vivent, font de la musique et s’aiment à Seattle, et c’est presque tout naturellement que la musique métissée du duo est arrivée aux oreilles expertes et grandes ouvertes du légendaire label Sub Pop.
Mais attention, nous sommes bien loin ici de l’électricité grunge ou du folk précieux habituel au label mais plus dans une veine funk psychédélique/soul/jazz qui évoquera tout à la fois Elaine Brown, Ursula Rucker, Erykah Badu, Q-tip (A Tribe Called Quest) mais aussi The Roots, Arrested Development et surtout Shabazz Palaces, autre signature de Sup Pop, qui collabore de manière régulière avec le duo, Ishmael Butler apparaissant même sur deux titres de l’album.
Un album plein de bonnes vibrations, à l'exact opposé d’un hip-hop sombre, mélange coloré et brillant de jazz, de soul de hip-hop voire même de disco, où l’humour se mêle non sans subtilité avec un discours portant sur leur condition de lesbiennes noires "Black Weirdos" et une musique bigarrée d’une désarmante sincérité et simplicité.
Le duo dans la vie comme sur scène fonctionne et se complète à merveille entre la voix de velours de Catherine Harris-White et le flow incisif de Stasia Irons, et les titres s’enchainent avec une redoutable efficacité renouant avec un esprit très seventies où évoluait une musique aventureuse libre et hédoniste… |