Pas vraiment du pays du chouchen mais plutôt de la banlieue londonienne, Breton est un collectif dont l'annonce de sortie de leur premier album a eu un effet, rappelant celui de Wu Lyf un an auparavant. Mené par un réel besoin de création, Breton est composé de cinq membres touchant à plusieurs domaines artistiques dont la musique et le cinéma, et c'est de cet atout que le collectif propose un univers musical et visuel.
Véritable création contemporaine, Breton parvient à se démarquer musicalement avec un style se détachant, oscillant entre math-rock/electro/dubstep. "Pacemaker" annonce la couleur avec un morceau destructuré à volonté sur un fond de violon agité par de l'électro claquante. Aussi vibrant que High Tone et autant percutant que Crystal Method, les beats lourds et frappants instaurent l'ambiance sauvage, voire agressive de cet opus.
C'est à souffle saccadé que les riffs et nappes s'entremêlent empruntant des sonorités rock et électro. Le collectif profite alors pleinement des possibilités s'ouvrant de par cette mixture pour y laisser découvrir nombre de leurs influences, et de par là même une profusion de styles. Ainsi "Edward the confessor" pourrait rappeler l'électro tremblante de Battles tandis qu'une influence trip-hop se dégagerait de "The Commission" où une atmosphère planante apaise la férocité de la précédente.
La production reste néanmoins en deçà, ne permettant pas toujours d'étendre le potentiel de certains titres. La surenchère sonore rend l'écoute difficile, tel sur "Ghost Note" où les ajustages des niveaux portent à défaut la richesse dans la recherche des sons.
De Breton on en aura compris la liberté et l'originalité proclamées haut et fort, dont la hargne se place en dépit d'une perfection mais on ne saurait leur enlever un véritable talent d'un avenir certain. |