Née sous Giscard Seule en scène écrit et interprété par Camille Chamoux.
Comédienne et metteur en scène, Camille Chamoux a réalisé une reconversion fulgurante dans le registre du comique féminin avec un one man show mâtiné de stand-up pétaradant, "Camille attaque" dans lequel elle épinglait les névroses d'une trentenaire urbaine.
Après un retour sur les planches avec un surprenant rôle de fausse vieille fille coincée dans "Les Bonobos", elle présente, dans le cadre du Festival de formes courtes Mises en Capsules, un work in progress avec la première ébauche d'un futur one woman show.
"Née sous Giscard", toujours à la manière de la main de fer sous le gant de velours, une écriture décapante sous l'air de ne pas y toucher avec sa voix douce et sa mine candide, reprend son personnage autofictionnel de trentenaire pour railler les travers de quelques savoureux exemplaires en mal de repères de la fameuse "génération X" née dans une époque médiocre et élevée au lait des chansons de la Bande à Basile et du "Big Bisou" de Carlos.
Trendy girl empathique et vraie comédienne, Camille Chamoux, qui se démarque de ses consoeurs humoristes rivée au bigardisme, tient le bon bout de son prochain spectacle.
Cendrillon !! Comédie écrite, mise en scène et interprétée par le Collectif Les Naïves.
Le Collectif Les Naïves se livre à un exercice classique - celui de la relecture contemporaine des contes à destination des adultes - qui a la faveur des jeunes comédiens, et notamment ceux de l'ESAD, leurs homologues de la Compagnie MaëlströM en ayant d'ailleurs proposé toute une batterie dans le cadre de soirées "Ils étaient une fois" délivrée en 2012 à La Loge.
Avec "Cendrillon !!", le quatuor féminin des Naïves, qui oeuvre efficacement dans le genre de l'absurde, le registre de la pantomime et du comique de répétition, livre le premier acte d'une version grotesque, au sens pictural du terme, du célèbre conte de Perrault qui est tout aussi jubilatoire qu'il laisse le spectateur sur sa faim.
D'autant qu'il s'agit d'une longue scène d'exposition d'un hyper-réalisme iconoclaste dans laquelle le roi-père (Petya Alabozova), qui se gargarise de sa position sociale, de sa réussite professionnelle et de sa qualité de bon père, défuncte de coït mammaire dans le corsage ultravixen de la marâtre accro aux festivités nuptiales (Emilie Bouruet-Aubertot) en présence des deux belles-filles idiotisées par leur mère (Armelle Abibou et Jade Collinet).
La suite... au prochain épisode !
Jean Martin
Comédie écrite et mise en scène par Benjamin Bellecour et Pierre-Antoine Durand, avec Clement Aubert, Arnaud Pfeiffer et Jacques Bourgaux.
Après l'excellent "Fermeture définitive", Benjamin Bellecour et Pierre-Antoine Durand reprennent leur écriture à quatre mains pour explorer l'univers de la panurgie par le registre de l'absurde avec une comédie cocasse et édifiante sur le comportement sociétal de l'animal humain.
Dans "Jean Martin", tout un monde idéalement formaté qui se méfie de la différence s'appelle - et doit s'appeler - Jean Martin.
Pas un cheveu qui dépasse, le petit doigt sur la couture du pantalon, pour se conforter dans la médiocrité et la bêtise bien pensante. Et c'est ce que découvre, un peu à la manière du Huron de Voltaire, un jeune émigré kosovar.
Les saynètes introduites et commentées par la voix off d'un invisible deus ex machina sont toutes aussi inattendues et déroutantes que hilarantes.
Le trio formé par Clément Aubert et Arnaud Pfeiffer, deux jeunes comédiens acolytes de la Compagnie Les sans Cou menée par Igor Mendjisky, et le désopilant Jacques Bourgaux est épatant.
Là encore, un format court prometteur et de bon augure pour un développement ultérieur qui est peut-être déjà dans les tuyaux. |