Le premier week-end du mois d'août approche. Il est réservé, "fluoté", interdit d'être occupé depuis… l'an dernier même époque.
Car là-haut, sous les nuages perpétuels de la météo du soir, se cache une petite ville d'irréductibles et peut-être une de vos plus jolies découvertes de l'été.
Aulnoye Aymeries (dans le Nord) nous a concocté, pour la onzième année consécutive, son Festival des Nuits Secrètes. Et ce n'est pas rien.
Trois soirées, une programmation alliant groupes connus et à découvrir, pour tous les goûts - mais surtout pour les plus fins -, une organisation (encore) à taille humaine, bon enfant, mais qui va chercher une originalité toute particulière, le tout dans une petite bourgade où les habitants de tous âges se mêlent à la foule des festivaliers, tout naturellement.
En pratique, ça nous donne : une Grande scène, avec grosses pointures, tels que Zebda, dEUS (oui oui, dEUS) ou encore Orelsan. Mais aussi (mais surtout ?) les monumentaux Mamys and the Papys, chorale de retraités locaux qui décoiffe (moment historique l'an dernier où Philippe Katerine les a conviés à chanter son rappel "Louxor"), qui envoient du bois, du Trust et tout ; avec ceci le patron vous propose du psychédélique Néo-Zélandais (Orchestra of Spheres), du surfeur australien (Donovan Frankenreiter), de la soul de la meilleure "fracture" (The Dustaphonics). Et même du Don Rimini, dites donc. Le tout, croyez-moi si vous voulez (mais croyez-moi) : GRATUIT.
A juste distance de là, l'enclave du Jardin, plus petite, accueillera des groupes se prêtant mieux à une atmosphère non pas forcément plus intimiste, mais disons plus ramassée.
On pourra y voir et y entendre par exemple Sinyaya Kozha, duo multi-instrumentiste/comédien poète d'une autre perception, à l'univers "singulier" ; ou bien le groupe Klink Clock, qui ne semble pas respirer la santé - mais c'est ça qui est bon, comme on dit -, et des plus connus ou reconnaissables : Ewert and the two dragons (mais si, vous savez, ça fait "ouhouhouuuuuuhouhouh" et "clap-clap", c'est estonien et très joli), Camille et son univers tout théâtral de prouesses vocales, les voisins belges de Zita Swoon Group, Baxter Dury, dandy british aux ritournelles désabusées…
Et puis, l'air de rien, les soirées finissent en toute beauté avec le vendredi : Battles, du post-rock-programmé au batteur fou (allez écouter, ce sera plus simple), le samedi: Club Cheval, collectif du label Bromance, de la dance qui va nous mettre un peu de moiteur dans tout ça, et le dimanche, comme chaque année, une soirée reggae, mais pas avec n'importe qui : Lee Scratch Perry, The Congos et Max Romeo, pour votre plus grand plaisir.
Là au Jardin, l'entrée est payante, mais elle n'est vraiment pas chère vue la qualité de la proposition. En plus c'est juste à côté des stands de nourriture (et il y a des gaufres à se damner. Voilà, c'est dit).
Ca, c'était pour les scènes "classiques".
S'ajoutent les Parcours Secrets. Le principe: vous vous inscrivez pour une heure de votre choix, vous montez alors dans un bus aux vitres bâchées, en comité restreint, et vous atterrissez dans un endroit inconnu (une église, une vieille brasserie…) pour y écouter un groupe "surprise", parfois déjà dans la programmation tels Socalled ou Great Mountain Fire, parfois juste là pour cet événement privilégié tels Steve Smyth, Louis Aguilar & the Crocodile Tears ou la Compagnie Théâtre de Chambre. Le seul inconvénient, c'est qu'on ne peut pas tout faire. Mais le dimanche, tout l'après-midi, on peut tenter le Grand Parcours…
En plus de tout ça, si vous en voulez encore, la Bonaventure reprend vie, autre lieu, même principe : after endiablée. De 1h30 à 5h30, une dominante rétro-vintage mais pas que, puisqu'il y aura Silvouplay et ses gros beats ou Shangaan Electro, de la dance d'Afrique du Sud, entre autres gourmandises.
C'est toujours comme ça aux Nuits Secrètes : il faut y aller, écouter, et se laisser vaincre (5ème édition pour moi cette année et ça a toujours marché). Sachez encore que ceci est loin d'être exhaustif (cette année même la piscine sera remplie des sonorités de dj's), que leur site internet vous dira tout, que le camping est très convivial…
Bref, vous l'aurez sans doute compris, Froggy's Delight aime le festival des Nuits Secrètes pour sa modestie, la qualité de sa programmation et la curiosité à laquelle elle invite l'auditeur, sans le prendre pour un distributeur de billets.
Alors qu'attendez-vous ?
Bon, pour les malchanceux qui ont piscine (ou plage, ou travail), rassurez-vous une équipe de grenouilles sera sur place pour vous raconter tout ça en détails et en images !
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