Après un passage un peu trop court au festival La Clef des
Chants, il était temps de voir enfin les Married
Monk dans un concert complet, en esperant ne plus les voir
se battre avec les problèmes techniques. Bizaremment programmés
en première partie de Prohom, les quatre compères
sont donc à l'heure pour fouler la scène du Grand
Logis, grande salle de spectacles pas forcément très
adaptée pour les concerts rock.
Le concert commence par les premiers titres du dernier album et
toute la puissance de leur musique s'empare de la salle un peu endormie.
Un mélange de rock allié à de savantes programmations
completées par les facéties d'Etienne, le quatrième
larron, capable d'enchainer les solos cahotiques de saxophone avec
les sons toujours étranges de son Theremin.
Les Married Monk continuent des titres de leurs quatre albums,
ressortant d'anciens morceaux comme leur fantastique premier tube
"There's The Rub", proposant
une version ralentie et surprenante de "Pretty
Lads", en finissant par une toujours spectaculaire reprise
du célèbre "Teenage Kicks"
en rappel. Seul regret, le public ne profitera pas de leur version
de "Ashes to Ashes" interpretée
pendant la balance.
Après
cette formidable démonstration toujours trop courte, et une
pause au bar, Prohom entre sur scène
et dès la première chanson, dès l'apparition
du chanteur, j'ai une impression de déjà-vu.
Retour il y a presque un an, à l'époque d'un concert
de AS Dragon et Jeronimo
au festival du Schmoul. Les mêmes conditions : deuxième
partie du concert, un groupe attendu mais toutefois assez peu connu,
un grand chanteur chauve très sympa avec le public, des samples.
Et malheureusement c'est le même résultat : les musiciens
jouent bien, le chanteur communique avec le public, plaisante, maitrise
les incidents techniques avec humour, invite le public à
venir danser sur la scène, les lumières sont bien
etudiées et participent au spectacle mais il faut pourtant
se rendre à l'évidence, en dehors d'un single assez
bien fichu et multidiffusé il y a un an sur le Mouv', il
n'y a pas grand chose d'original dans ce rock teinté d'un
poil d'electro et mené par des paroles en français.
C'est
d'ailleurs surement là que le bât blesse. S'il n'est
pas facile de chanter en français pour un groupe de rock,
il est encore moins facile d'aborder certains thèmes, de
faire dans l'humanitaire, dans les coups de gueule. Et c'est justement
ce qui rapproche Prohom de Jeronimo, ce sont ces paroles mises en
avant qui peuvent attirer l'oreille et faire oublier toute la bonne
musique qu'il y a derrière.
Comme me le demandait ma chère voisine pendant le concert
: "on pourrait avoir la même chose mais sans les paroles
?". Ce n'est pas très sympa mais c'est plutôt
réaliste.
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