La dernière fois que nous avions vu Jon Spencer Blues Explosion en concert, pardon Blues Explosion puisqu'il faut désormais l'appeler ainsi, c'était en août dernier à la Route du Rock, souillés jusqu'à la moelle par une météo bretonne en furie.

Comme d'habitude, le set de Jonathan et ses sbires, fut parfait, bluffant les néophytes, tout en satisfaisant les vieux fans transis. Avec la rentrée, la nouvelle livraison (Damage) enterrait sans conteste le moyen Plastic Fang comme les nouveaux titres joués en Bretagne le portaient à croire.

Autant dire que la motivation était au plus haut en se dirigeant lundi vers Montmartre. Seule ombre au tableau, la gentille, mais un peu hors sujet quand même, Martina Topley Bird devait jouer en première partie, sachant que ces veinards de nantais verraient les Hunches ouvrir la soirée. A peine arrivé sur place, coup du sort, l'ex-choriste de Tricky ne jouera pas ce soir, les incroyables Hunches s'y collant finalement : l'entame ne pouvait pas être meilleure. Parfaitement à la hauteur de sa réputation, le quatuor de Portland déverse sur l'Elysée Montmartre son garage rock sous influence noisy. Incontestablement le groupe possède cette touche géniale que tant d'autres rêveraient ne serait-ce que d'approcher : un jeu de scène imbattable, juste ce qu'il faut d'expérimentation, un répertoire du feu de dieu et le tour est joué !

Puis vint le tour de Blues Explosion, carré, sûr de sa force, imperturbable, semblant presque insensible aux outrages du temps. Histoire d'assurer correctement la promo du nouvel opus, l'intégralité de Damage est jouée à l'exception de 'Rivals", Plastic Fang brillant de mille feux : "She Said" précédée par le cheval de bataille scénique "Down In The Beast" . Les fans historiques se sont également délectés, outre les classiques "2 Kindsa Love" et "Chicken Dog" de quelques titres de l"époque Orange ("Sweat" , "Blues X Man" ou encore "Soul Typecast" ) ; le clou du spectacle restant sans discussion possible "'78 Style" enchaîné à "Wail" . En résumé, même si le Blues Explosion ne fait plus preuve d'autant de furie qu'à ses débuts, force est au moins de constater que le blues demeure toujours number one.