La dernière journée du festival commence sous une météo estivale avec Herman Düne, venu présenter les titres de Mariage à Mendoza (B.O. d'un film sortant début 2013).
Les aléas des transports parisiens et de l'organisation du festival (un bracelet par jour, soit refaire la queue chaque après-midi, est-ce vraiment nécessaire ?) nous font malheureusement louper le début du concert.
On se contentera donc de quelques extraits des albums précédents ("With A Fistful Of Faith" et "This Summer", nous semble-t-il). La belle voix du chanteur (chapeau beige vissé sur le crâne) est pour beaucoup dans le charme des morceaux. Les folkeux français terminent sur un titre très dansant qu'ils prolongent par un long passage noisy. On les trouve meilleurs lorsqu'ils se cantonnent au format pop.
Cody ChesnuTT avait été une belle découverte il y a de ça dix ans avec son brillant Headphone Masterpiece et ses pépites soul lo-fi. Depuis, il avait disparu de la circulation (un live il y a 6 ans, un EP il y a 2 ans), et son concert ne fait que renforcer notre conviction que cela est profondément injuste. Dans un monde parfait, Cody serait être numéro un des ventes. Car – ne mâchons pas nos mots – le chanteur américain joue dans la catégorie des grands. Récemment, on ne voit que Raphael Saadiq pour lui faire concurrence. Et si on remonte à l'âge d'or de la soul, c'est clairement à Marvin Gaye que l'on songe. S'il est encore loin d'avoir le répertoire de l'ancien protégé de Berry Gordy, la similitude vocale et stylistique est frappante.
Venu présenter en avant-première son nouvel album (Landing On A Hundred) – qui devrait sortir cet automne –, Cody ChesnuTT n'interprète aucun titre de son premier disque. Pari risqué, mais relevé haut la main tant les nouvelles chansons sont à la hauteur des espérances. Plus produites que les anciens morceaux, mais démontrant toujours une facilité mélodique insolente. Casque militaire vissé sur le crâne, l'américain prend un sacré plaisir et donne un festival vocal pendant près d'une heure.
Electric Guest lui succède sur scène. Le groupe californien, dont le premier album Mondo produit par... Danger Mouse (oui, encore lui) jouit d'un très bon succès d'estime, est attendu de pied ferme par bon nombre de fans. La France a en effet réservé un excellent accueil à l'album. Lequel, sans être un chef-d'oeuvre, s'avère être un bon album pop, très bien produit (par qui déjà ?), avec des mélodies accrocheuses et des singles emballants ("This Head I Hold" en tête).
On avoue un faible pour ce jeune groupe malgré quelques défauts relevés sur disque et qui crèvent les yeux sur scène. On pense notamment à cette voix, certes plutôt jolie, mais qui manque cruellement de puissance. A ce niveau, l'épreuve du live est cruelle pour Asa Taccone. Difficile également de reproduire sur scène les arrangements du disque. Bref, le show très propret et honnête d'Electric Guest fait passer un bon moment aux spectateurs (si l'on en juge par le festival de smartphones qui encombrent notre vue), mais il y a encore du boulot pour devenir un vrai groupe de scène.
La soirée se termine par un DJ Set très pop de Breakbot (qui, mixant derrière d'imposantes lèvres rouges flashy, conclut sur l'excellent "Baby I'm Yours"), puis par celui – très musclé – des stars du moment : le collectif nantais C2C. Deux très bons shows qui montrent une fois de plus que le DJing frenchy a de beaux jours devant lui. |