Je ne sais pas bien ce qu'il se passe en France avec les poneys et les groupes de rock mais il semble que le thème en inspire plus d'un. Ainsi, après les courses frénétiques des Pony Pony Run Run, celles des Pony Express, voici les Pony Taylor. Au moins, les avignonnais ne font pas de référence à la course de vitesse dans leur nom qui, si l'on en croit la légende, ne serait qu'un mauvais jeu de mot autour du nom de Bonnie Tyler. Bon, pourquoi pas. On a tous consommé trop d'alcool étant plus jeunes.
Ce qui est important en revanche, c'est le contenu de ce joli album et sa pochette en origami faits maison (la leur bien évidemment, pas la mienne je suis nul en pliage et puis je ne connais même pas le groupe autrement qu'au travers de ce How to Fold Paper in Half Twelve Times).
Pas sûr que malgré son titre (et donc sa pochette), ce disque vous apprendra l'art du pliage. Ceci dit par contre, il est sûr qu'il vous fera réviser la pop du siècle dernier, période 60/80 disons.
À la première écoute, c'est à Stuart Moxham que j'ai pensé, même façon de chanter, même mélodies ludiques et alambiquées, même nonchalence et même délicatesse. Au final, les Pony Taylor nous filent entre les oreilles comme anguilles sous roche. Difficile de trouver des références directes au-delà de Moxham et XTC.
La pop anglaise est belle et bien digérée par les garçons dans le vent du sud et il est bien impossible, si ce n'est sur quelques clins d'oeil plus appuyés comme sur "Summer summer" par exemple, de dire s'ils sont plutôt Kinks ou Beatles.
Tout cela est malaxé, modernisé et recraché avec une énergie et une sincérité qui font plaisir.
Un peu fourre-tout quand même, l'album contient aussi bien des morceaux pop claire et rock largement plus électrique comme "Flying close to the sun" et le tubesque "Everyday".
Le groupe joue avec la diversité sans chercher à se limiter, du clavier vintage ("Chasing echoes (of your love)") aux guitares hautement électrifiées, rien ne les arrête et leur enthousiasme est rapidement communicatif. Une diversité pas dérangeante au final et des titres pour toutes circonstances même si l'album ne souffre pas du tout d'une écoute du début à la fin, dans l'ordre ou pas.
Si How to Fold Paper in Half Twelve Times ne vous fera pas plier de petits papiers pour en faire des bonhommes, il a en revanche quelques arguments pour vous faire plier les genoux sur le dancefloor de votre salon et, dans l'immédiat et d'un pas décidé, vers les rayons de votre disquaire favori. |