Il y a des choses que l’on ne s’explique pas. Comment se fait-il qu'un musicien aussi fin et talentueux qu'Adrian Crowley puisse rester dans un anonymat aussi triste et indigne ? Cinq disques et le prix du meilleur album Irlandais pour Season Of The Sparks en 2009 n’auront pas suffi à éclairer comme il se doit Adrian Crowley. Peut-être que cela lui convient aussi, lui qui aime tant les lumières et les atmosphères feutrées…
Centrées autours d’une voix de velours, faisant parfois penser à celle de Stuart Staples (Tindersticks) ou de Bill Callahan (Smog), les compositions de Crowley semblent en apesanteur, fragiles et gracieuses. A l’image de la pochette, un rien automnale, entre calme et tempête retenue, Adrian Crowley étend doucement sa poésie "and I tried to write the saddest song in the world" en un long clair obscur. Son écriture folk précieuse, aérienne et finement ciselée, et des arrangements (cordes, claviers divers ou encore flute traversière…) délicatement léchés touchent au cœur.
I See Three Birds Flying aime jouer avec nos sentiments, nous plonger dans un spleen où affleure une belle lumière. Un diamant intime, parfaite bande sonore aux peintures chiaroscuro du Caravage. |